La libre antenne du vendredi

Problème de visas

La Turquie livre des drones de combat au Burkina Faso

Retrait de la Cedeao : Le Mali et le Burkina ont envoyé une "notification formelle"

Jihadistes au Burkina: Mariam Ouedraogo, journaliste hantée par les viols

Nord du Burkina: au moins 40 civils tués dans une attaque jihadiste massive

Burkina: au moins 70 morts, dont des enfants, dans un massacre début novembre

Soutien français �� la Cedeao pour restaurer la démocratie en Afrique de l'ouest

Roch Kaboré, de l'espoir de changement au chaos sécuritaire au Burkina

Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso investi samedi par son parti pour briguer à 63 ans un deuxième mandat à la présidentielle de novembre, a incarné l'espoir d'un changement, mais sous sa gouvernance le pays a sombré dans les violences jihadistes.   

En 2015, un an apr&egrave;s la chute de Blaise Compaor&eacute;, renvers&eacute; par une insurrection populaire apr&egrave;s 27 ans de pouvoir, l'&eacute;lection de Roch Kabor&eacute; d&egrave;s le premier tour (avec 53,49% des voix) avait suscit&eacute; de grands espoirs de d&eacute;veloppement et de changement "au pays des hommes int&egrave;gres".
Homme de consensus, cet ancien banquier avait su rassembler aussi bien des anciens du r&eacute;gime que ses opposants, les paysans d'un pays tr&egrave;s rural mais aussi les citadins des grandes villes, Ouagadougou et Bobo Dioulasso.
Il &eacute;tait pourtant un ancien baron du syst&egrave;me Compaor&eacute;, qui avait chang&eacute; de camp juste avant la chute du r&eacute;gime, ses adversaires le taxant d'ailleurs d'opportunisme.
Cinq ans plus tard, le Burkina Faso s'est enfonc&eacute; dans le chaos avec des attaques de groupes jihadistes quasi quotidiennes, ayant fait plus de 1.100 &nbsp;morts en cinq ans, des pans entiers du pays &eacute;chappant &agrave; l'autorit&eacute; de l'Etat, les forces de l'ordre semblant incapables d'enrayer la spirale de violences.
Face &agrave; cette situation catastrophique, les discours du pr&eacute;sident Kabor&eacute; apparaissent quelque peu surr&eacute;alistes, multipliant les annonces de victoires alors que les attaques s'encha&icirc;nent, et usant de grandes envol&eacute;es patriotiques qui paraissent d'un autre si&egrave;cle.
Son parti, le Mouvement du peuple pour le progr&egrave;s (MPP), fait valoir son bilan, citant les r&eacute;alisations en mati&egrave;re d'infrastructures routi&egrave;res, de sant&eacute; et d'acc&egrave;s &agrave; l'eau potable, semblant l&agrave; encore en complet d&eacute;calage avec la r&eacute;alit&eacute;: un million de personnes ont d&ucirc; fuir leurs foyers &agrave; cause des violences jihadistes, et des milliers d'&eacute;coles ont d&ucirc; fermer, privant les enfants d'&eacute;ducation.
Roch Kabor&eacute; "est une sorte de roi fain&eacute;ant qui multiplie les audiences et &eacute;coute dans son fauteuil sans prendre de d&eacute;cision", estime une source diplomatique &agrave; Abidjan.&nbsp;
Selon des sources s&eacute;curitaires, le r&eacute;gime Kabor&eacute;, craignant un putsch, n'a pas "donn&eacute; &agrave; l'arm&eacute;e les moyens de r&eacute;pondre" aux jihadistes.

- Manque de poigne -&nbsp;

Homme d'appareil per&ccedil;u comme "intelligent et coh&eacute;rent", ayant occup&eacute; les plus hautes fonctions sous le r&eacute;gime Compaor&eacute;, M. Kabor&eacute; est reconnu pour ses qualit&eacute;s d'organisateur, mais manque de poigne selon ses d&eacute;tracteurs, qui le disent d&eacute;pass&eacute; par la situation.
Issu de l'ethnie majoritaire mossi, catholique pratiquant dans un pays &agrave; majorit&eacute; musulmane, l'homme au physique imposant est un personnage affable et un bon vivant, selon ses proches.Il aime s'habiller de v&ecirc;tements traditionnels, boubou bazin ou Faso Danfani.
Fils de ministre, "n&eacute; avec une cuiller d'argent dans la bouche" affirment ses d&eacute;tracteurs, il avait adh&eacute;r&eacute; dans sa jeunesse &agrave; des id&eacute;aux de gauche apr&egrave;s son retour d'&eacute;tudes en France.
Dans les ann&eacute;es 1980, il profite de l'accession au pouvoir de Thomas Sankara, le p&egrave;re de la r&eacute;volution d'inspiration marxiste, pour devenir directeur de la Banque internationale du Burkina, avant m&ecirc;me son trenti&egrave;me anniversaire.
Apr&egrave;s l'assassinat de Sankara en 1987, Compaor&eacute; prend le pouvoir et Roch accomplit une carri&egrave;re fulgurante aupr&egrave;s du "Beau Blaise".Plusieurs fois ministre, il devient un des personnages cl&eacute;s du r&eacute;gime, occupant les fonctions les plus prestigieuses comme Premier ministre, p&eacute;riode pendant laquelle il g&egrave;re la d&eacute;valuation historique du franc CFA, ou pr&eacute;sident de l'Assembl&eacute;e nationale.&nbsp;
Il occupe aussi le poste strat&eacute;gique de pr&eacute;sident du Congr&egrave;s pour la d&eacute;mocratie et le Progr&egrave;s (CDP), le parti-Etat qui remporte tous les scrutins.
Consid&eacute;r&eacute; comme le plus probable successeur de Compaor&eacute;, M. Kabor&eacute; tombe brutalement en disgr&acirc;ce en 2012 pour des raisons obscures.Il claque ensuite la porte du CDP en janvier 2014 pour fonder le Mouvement du peuple pour le progr&egrave;s (MPP), d'ob&eacute;dience sociale-d&eacute;mocrate, avec d'autres anciens caciques du r&eacute;gime.Cette disgr&acirc;ce sera son tremplin vers l'&eacute;lection pr&eacute;sidentielle de 2015.
Malgr&eacute; le d&eacute;sastre s&eacute;curitaire, Roch Kabor&eacute; para&icirc;t bien parti, selon les observateurs, pour rester &agrave; la t&ecirc;te du Burkina Faso, face &agrave; une opposition qui part au scrutin pr&eacute;sidentiel en ordre dispers&eacute;, sans leader &eacute;vident.

Roch Kaboré, de l'espoir de changement au chaos sécuritaire au Burkina

Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso investi samedi par son parti pour briguer à 63 ans un deuxième mandat à la présidentielle de novembre, a incarné l'espoir d'un changement, mais sous sa gouvernance le pays a sombré dans les violences jihadistes.

Podcast

La libre antenne du vendredi

Problème de visas

A lire aussi

La Turquie livre des drones de combat au Burkina Faso

Retrait de la Cedeao : Le Mali et le Burkina ont envoyé une...

Jihadistes au Burkina: Mariam Ouedraogo, journaliste hantée par les...

Nord du Burkina: au moins 40 civils tués dans une attaque jihadiste...

Burkina: au moins 70 morts, dont des enfants, dans un massacre...

Soutien français �� la Cedeao pour restaurer la démocratie en...