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Apr&egrave;s plus de huit ans d'engagement massif, le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron avait annonc&eacute; en juin la fin prochaine de l'op&eacute;ration Barkhane avec une revue &agrave; la baisse des effectifs (5.100 soldats actuellement), la fermeture de bases militaires et une r&eacute;articulation de la lutte antijihadiste autour d'une "alliance internationale" associant des Europ&eacute;ens.
Vendredi, il s'entretiendra &agrave; distance - covid oblige - avec ses homologues du G5 (Mauritanie, Tchad, Mali, Burkina, Niger) pour &eacute;voquer ce processus.Seul le pr&eacute;sident nig&eacute;rien Mohamed Bazoum se trouvera &agrave; Paris.
Selon un haut responsable au secr&eacute;tariat du G5 Sahel, "la red&eacute;finition de l&rsquo;op&eacute;ration Barkhane" sera au c&oelig;ur des d&eacute;bats.&nbsp;
"Nous ne sommes pas encore en mesure d'annoncer les grandes lignes de cette reconfiguration territoriale, mais nous devrions le faire assez rapidement", indiquait la semaine pass&eacute;e la ministre fran&ccedil;aise des Arm&eacute;es Florence Parly, devant l'association des journalistes de d&eacute;fense (AJD).&nbsp;
En principe, la d&eacute;croissance des effectifs fran&ccedil;ais s'op&eacute;rera progressivement, avec un jalon &agrave; environ 3.500 hommes d'ici un an puis 2.500 personnes d'ici 2023, a indiqu&eacute; r&eacute;cemment &agrave; l'AFP une source famili&egrave;re du dossier.&nbsp;
Les commandos d'&eacute;lite de la task force fran&ccedil;aise "Sabre" devraient pour leur part &ecirc;tre maintenus pour poursuivre la traque des chefs jihadistes.
"Cette transformation ne signifie pas le d&eacute;part du Sahel, ni que nous allons ralentir nos op&eacute;rations de contre-terrorisme", a d'ailleurs martel&eacute; Florence Parly.&nbsp;
Mais les d&eacute;bats du sommet n'en seront pas moins teint&eacute;s d'inqui&eacute;tude.
Les groupes jihadistes continuent de poser leur empreinte sur de vastes territoires abandonn&eacute;s par les &Eacute;tats centraux.&nbsp;
Ils provoquent chaque semaine de lourdes pertes au sein des forces arm&eacute;es comme des populations civiles, m&ecirc;me si Barkhane a revendiqu&eacute; la mort ou l'arrestation de cadres li&eacute;s &agrave; Al-Qa&iuml;da et au groupe Etat islamique ces derniers mois.&nbsp;
"Le terrorisme d'inspiration islamiste (...) poursuit son expansion, son enracinement local et sa diss&eacute;mination globale, selon un mouvement qui est de nature &agrave; nous inqui&eacute;ter", admettait en juin le g&eacute;n&eacute;ral Fran&ccedil;ois Lecointre, chef d'&eacute;tat-major des arm&eacute;es fran&ccedil;aises.

- "P&eacute;rip&eacute;ties politiques" -

D'autant que les &Eacute;tats du G5 ont connu ces derni&egrave;res semaines de forts soubresauts politiques.
Le pr&eacute;sident tchadien Idriss D&eacute;by Itno, &agrave; la t&ecirc;te du pays depuis 30 ans, a &eacute;t&eacute; tu&eacute; au front contre des rebelles en avril.Le pouvoir est d&eacute;sormais assum&eacute; par son fils, Mahamat Idriss D&eacute;by Itno, 37 ans.&nbsp;
Quant au Mali, il a connu deux putschs en 9 mois dont le dernier en mai, au cours duquel le colonel Go&iuml;ta, homme fort du pays, a fait arr&ecirc;ter le pr&eacute;sident et le Premier ministre.Paris a suspendu sa coop&eacute;ration militaire avant de la reprendre la semaine derni&egrave;re, "prenant acte" des engagements des autorit&eacute;s de transition.
"Les p&eacute;rip&eacute;ties politiques au Mali et au Tchad posent r&eacute;guli&egrave;rement la question de notre engagement au Sahel", admettait devant le s&eacute;nat le g&eacute;n&eacute;ral Lecointre, qui prendra sa retraite dans quelques jours.&nbsp;"Nous n'avons pas r&eacute;solu" la situation s&eacute;curitaire dans la zone, admettait-il sans d&eacute;tour, d&eacute;crivant un "sujet qui proc&egrave;de autant de questions politiques que de questions militaires".
Vendredi, Paris voudra aussi convaincre ses partenaires africains de la viabilit&eacute; de son projet europ&eacute;en.&nbsp;La France compte beaucoup sur la task force Takuba, cens&eacute;e former les unit&eacute;s maliennes au combat et qui rassemble aujourd'hui 600 hommes, dont la moiti&eacute; de Fran&ccedil;ais, et des Estoniens, des Tch&egrave;ques, des Su&eacute;dois et des Italiens.&nbsp;
Mais bien des observateurs doutent de la capacit&eacute; de cet amalgame de forces sp&eacute;ciales &agrave; compenser la fin de Barkhane.
L'implication militaire de beaucoup de gouvernements europ&eacute;ens "d&eacute;passe d&eacute;j&agrave; les limites de leur politique int&eacute;rieure et ils vont maintenant reconsid&eacute;rer leur propre pr&eacute;sence dans la r&eacute;gion", estime Andrew Lebovich, chercheur au Conseil europ&eacute;en pour les relations internationales (ECFR).&nbsp;
"Emmanuel Macron a pris de court ses alli&eacute;s lorsqu&rsquo;il a annonc&eacute; la fin de l&rsquo;op&eacute;ration Barkhane.Mais son nouveau plan ne semble pas offrir le changement de direction dont le Sahel a besoin".

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