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L'ex-maire de Dakar Khalifa Sall, en prison depuis deux ans et demi, a retrouvé la liberté dimanche à la faveur d'une grâce présidentielle, et a été acclamé par une foule en liesse lors d'une traversée nocturne de la capitale sénégalaise.

La remise en libert&eacute; de Khalifa Sall, r&eacute;clam&eacute;e par les soutiens de cet adversaire du chef de l'Etat s&eacute;n&eacute;galais Macky Sall, a surpris les S&eacute;n&eacute;galais, bien qu'elle intervienne dans contexte de d&eacute;crispation politique orchestr&eacute;e par des chefs religieux musulmans.
D&egrave;s la nouvelle connue, ses partisans se sont mass&eacute;s devant la prison de Rebeuss &agrave; Dakar, d'o&ugrave; Khalifa Sall est sorti vers 20H00.Ils ont ensuite accompagn&eacute; son convoi &agrave; travers plusieurs quartiers de la capitale, dont Grand Yoff, bastion &eacute;lectoral de ce socialiste de 63 ans au visage juv&eacute;nile, ont constat&eacute; des journalistes de l'AFP.
Acclam&eacute; au long du trajet, l'ex-maire s'asseyait par moment sur la porti&egrave;re de sa voiture, levant les bras en signe de victoire.Apr&egrave;s un court arr&ecirc;t devant la nouvelle grande mosqu&eacute;e de Dakar, inaugur&eacute;e vendredi, le convoi est arriv&eacute; en milieu de nuit dans le quartier des Parcelles Assainies, o&ugrave; vit la m&egrave;re de l'&eacute;dile, selon les m&eacute;dias s&eacute;n&eacute;galais.
Khalifa Sall, sans lien de parent&eacute; avec le pr&eacute;sident Macky Sall, a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d'une "remise totale des peines principales" pour lesquels il avait &eacute;t&eacute; d&eacute;finitivement condamn&eacute; en ao&ucirc;t 2018, selon un d&eacute;cret publi&eacute; dans l'apr&egrave;s midi de dimanche.
Deux de ses anciens collaborateurs, condamn&eacute;es en m&ecirc;me temps que lui, ont &eacute;galement &eacute;t&eacute; graci&eacute;s.
Khalifa Sall avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; pour "faux en &eacute;criture et escroquerie portant sur les deniers publics" dans l'affaire dite de la "caisse d'avance", portant sur la gestion de la mairie de Dakar, qu'il avait remport&eacute;e en 2009 et 2014.
Il a &eacute;t&eacute; reconnu coupable du d&eacute;tournement d'environ 2,5 millions d'euros, pr&eacute;lev&eacute;s entre 2011 et 2015 sur les caisses de la ville.Il nie ces accusations, arguant que les maires de Dakar ont toujours eu &agrave; leur disposition une somme destin&eacute;e &agrave; leur action politique.

- "Dignit&eacute;" -

Khalifa Sall, dont les ennuis judiciaires ont d&eacute;but&eacute; lorsque qu'il s'est d&eacute;solidaris&eacute; de la coalition b&acirc;tie autour du pr&eacute;sident Macky Sall, a toujours consid&eacute;r&eacute; que ces poursuites visaient &agrave; l'emp&ecirc;cher de se pr&eacute;senter &agrave; la pr&eacute;sidentielle de f&eacute;vrier 2019, ce qu'avaient d&eacute;menti les responsables de la majorit&eacute;.
Interpell&eacute; en mars 2017, il avait fait campagne depuis sa cellule pour les l&eacute;gislatives de juillet de la m&ecirc;me ann&eacute;e.Elu, il n'a pas pu si&eacute;ger.Il a aussi &eacute;t&eacute; r&eacute;voqu&eacute; de ses fonctions de maire et n'a pu se pr&eacute;senter &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2019, remport&eacute;e d&egrave;s le premier tour par Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
"Je remercie le chef de l'Etat, qui m'avait promis cette lib&eacute;ration.Il l'a fait", a salu&eacute; une de ses proches, Sowam Wardini, qui lui a succ&eacute;d&eacute; &agrave; la mairie.
L'opposant Ousmane Sonko, arriv&eacute; troisi&egrave;me lors de la pr&eacute;sidentielle a fait part de sa "joie immense".&nbsp;"Je salue sa dignit&eacute; et souhaite son r&eacute;tablissement plein dans ses droits civiques", a ajout&eacute; le d&eacute;put&eacute;.
"Je lui souhaite un bon retour au sein de sa famille et un heureuse reprise de ses activit&eacute;s aupr&egrave;s des forces vives de la nation qui luttent pour son &eacute;mancipation", a twett&eacute; un autre opposant, Madick&eacute; Niang.
S'il b&eacute;n&eacute;ficie d'une gr&acirc;ce, Khalifa Sall n'est pas pour autant amnisti&eacute;.L'amende &agrave; laquelle il a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; reste due et sa condamnation n'est pas effac&eacute;e, ce qui ne lui permet en principe pas de recouvrer ses droits civils, notamment celui de se pr&eacute;senter &agrave; une &eacute;lection.

- D&eacute;crispation -

L'Alliance Pour la R&eacute;publique (APR), le parti pr&eacute;sidentiel, s'est f&eacute;licit&eacute; de cette "d&eacute;cision courageuse et r&eacute;publicaine qui s'inscrit&nbsp;dans la volont&eacute; du pr&eacute;sident de d&eacute;crispation et de consolidation de la paix sociale".
Le processus de main tendue &agrave; l'opposition s'est acc&eacute;l&eacute;r&eacute; sous l'&eacute;gide du chef spirituel de la puissante confr&eacute;rie des mourides, qui a pr&eacute;sid&eacute; &agrave; la spectaculaire r&eacute;conciliation entre Macky Sall et son pr&eacute;d&eacute;cesseur, Abdoulaye Wade, &agrave; l'occasion de l'inauguration de la nouvelle grande mosqu&eacute;e &agrave; Dakar.
Selon une source proche du dossier, il concerne &eacute;galement le dossier d'un autre opposant, fils et ex-ministre d'Abdoulaye Wade, Karim.Ce dernier avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; en 2015 &agrave; six ans de prison et &agrave; plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite", ce qu'il a toujours ni&eacute;.
Apr&egrave;s trois ans de prison, il a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d'une gr&acirc;ce pr&eacute;sidentielle et a &eacute;t&eacute; lib&eacute;r&eacute; le 24 juin 2016, mais il vit &agrave; l'&eacute;tranger et reste sous la menace d'une nouvelle arrestation s'il rentre au S&eacute;n&eacute;gal sans payer son amende.

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