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Un défenseur des droits humains au Soudan du Sud et économiste formé aux Etats-Unis, Peter Biar Ajak, a annoncé vendredi s'être réfugié aux Etats-Unis, accusant le président Salva Kiir d'avoir cherché à l'éliminer, ce que le gouvernement dément.

M. Biar, &eacute;conomiste de 36 ans qui a travaill&eacute; pour la Banque mondiale, avait &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute; mi-2018 pour avoir demand&eacute; que le pr&eacute;sident Kiir et le chef rebelle Riek Machar, les deux principaux protagonistes d'une guerre civile qui a fait quelque 380.000 victimes, c&egrave;dent leur place.&nbsp;
Condamn&eacute; &agrave; deux ans de prison en juin 2019 pour "espionnage", il avait &eacute;t&eacute; graci&eacute; en janvier par le pr&eacute;sident Kiir.
Vendredi, le d&eacute;fenseur des droits humains a publi&eacute; une photo de sa famille et lui-m&ecirc;me arrivant aux Etats-Unis, remerciant le pr&eacute;sident Donald Trump de les "sauver" et accusant le pr&eacute;sident Kiir d'avoir charg&eacute; "un escadron de la mort" de l'&eacute;liminer.&nbsp;
Lors d'un point presse par visio-conf&eacute;rence vendredi apr&egrave;s-midi, M. Biar a d&eacute;crit les derni&egrave;res semaines comme "l'un des &eacute;pisodes les plus effrayants de ma vie", &eacute;voquant les filatures dont il faisait selon lui l'objet par les services de s&eacute;curit&eacute; sud-soudanais au Kenya, o&ugrave; il s'&eacute;tait r&eacute;cemment r&eacute;fugi&eacute;.&nbsp;
Il a &eacute;galement affirm&eacute; avoir re&ccedil;u des appels t&eacute;l&eacute;phoniques de "responsables gouvernementaux" lui disant que M. Kiir avait ordonn&eacute; "soit de m'enlever, soit de me tuer &agrave; Nairobi", la capitale k&eacute;nyane.&nbsp;
Le gouvernement a rejet&eacute; cette accusation "compl&egrave;tement fausse".
"Biar aurait d&ucirc; faire part de ceci quand il &eacute;tait ici (...) il avait &eacute;t&eacute; rel&acirc;ch&eacute; par le gouvernement", a r&eacute;agi le porte-parole du minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res, Raphael Nhial Kulang, &agrave; l'AFP.
Selon M. Biar, des diplomates am&eacute;ricaines en poste au Soudan du Sud et au Kenya l'ont aid&eacute; &agrave; organiser son d&eacute;part avec sa femme et ses trois enfants.
Un des coaccus&eacute;s de M. Biar en 2019, l'homme d'affaires et philanthrope Kerbino Wol Agok, avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; 13 ans de prison pour terrorisme, espionnage et insurrection.Lui aussi graci&eacute; en janvier, il avait dans la foul&eacute;e lanc&eacute; son propre mouvement rebelle.Il a &eacute;t&eacute; tu&eacute; par les forces gouvernementales en juin.
Selon Peter Biar Ajak, Juba &eacute;tait persuad&eacute; qu'il &eacute;tait impliqu&eacute; dans ce nouveau mouvement rebelle, ce qu'il d&eacute;ment.
Le Soudan du Sud, qui a acquis son ind&eacute;pendance en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, son principal donateur, a sombr&eacute; dans la guerre civile deux ans plus tard lorsque Salva Kiir a accus&eacute; Riek Machar, son ancien vice-pr&eacute;sident, de fomenter un coup d'&Eacute;tat.
Les deux dirigeants ont sign&eacute; en septembre 2018 &agrave; Addis Abeba un nouvel accord de paix qui a d&eacute;bouch&eacute; sur la formation d'un gouvernement d'union nationale dans lequel M. Machar occupe un des postes de vice-pr&eacute;sident.
L'envoy&eacute; sp&eacute;cial de l'ONU au Soudan du Sud, David Shearer, a mis en garde contre "l'enlisement du processus de paix" et "l'escalade des affrontements entre groupes arm&eacute;s" dans plusieurs r&eacute;gions du pays, &agrave; l'occasion du 9e anniversaire de l'ind&eacute;pendance du pays d&eacute;but juillet.
"Les dirigeants actuels ont trahi notre peuple.Il faut &agrave; pr&eacute;sent que ces dirigeants partent et qu'une nouvelle g&eacute;n&eacute;ration prenne la rel&egrave;ve", a r&eacute;it&eacute;r&eacute; M. Biar vendredi.

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