Marie-Emmanuelle Pommerolle, spécialiste des mobilisations sociales et politiques en Afrique

Economie : Augmentation budget Elysée, Sénat, Assemblée nationale

Burkina Faso, Mali, Niger : "L'Alliance des Etats du Sahel va durer dans le temps" selon Niagalé Bagayoko

Mali, Burkina Faso, Niger : " Il est difficile de prédire comment ces régimes, qui ont basculé vers l'autoritarisme, vont évoluer", analyse Yvan Guichaoua 

Terrorisme en Afrique : "Les Etats africains doivent parler à leurs enfants perdus" selon Bakary Sambe

Culture : “La rupture entre le Mali et la France est consommée”, réagit le réalisateur Alioune Ifra Ndiaye

Effondrement de la mosquée de Zinder au Niger :  les habitants sous le choc 

Appel à des sanctions contre l’Ukraine au Sahel : “Le conflit russo-ukrainien s’est déplacé en Afrique” selon Aly Tounkara 

Sur le départ, le président du Niger appelle à ne pas "tripoter" les Constitutions

"Fier" de son bilan, Mahamadou Issoufou, 68 ans, qui quitte volontairement le pouvoir à l'issue de ses deux mandats comme président du Niger, se veut "optimiste" pour l'avenir de son pays et du continent, qu'il aimerait voir émerger malgré le jihadisme, la démographique galopante ou la difficile intégration continentale.

Son pays, parmi les plus pauvres du monde, est en proie aux attaques jihadistes r&eacute;currentes qui ont fait des centaines de morts.Il a aussi le record mondial de f&eacute;condit&eacute; avec 7,6 enfants par femmes, ce qui entrave le d&eacute;veloppement d'un pays, marqu&eacute; de sucro&icirc;t par les coups d'Etat.
"C'est la premi&egrave;re fois depuis 60 ans qu'il y a un passage de t&eacute;moin d'un pr&eacute;sident d&eacute;mocratiquement &eacute;lu vers&nbsp;un autre d&eacute;mocratiquement &eacute;lu.On est en train d'asseoir une tradition d&eacute;mocratique", se r&eacute;jouit-il, &agrave; l'issue des deux mandats, maximum pr&eacute;vu par la Constitution.
Il assure ne pas avoir eu &agrave; r&eacute;sister aux sir&egrave;nes d'un troisi&egrave;me mandat, comme certains de ses pairs africains, qui s'accrochent au pouvoir.
"On ne peut pas avoir des institutions fortes en tripotant les Constitutions, en changeant la r&egrave;gle du jeu en cours de jeu.Je ne peux pas m'engager dans l'aventure d'un troisi&egrave;me mandat.Cela aurait affaibli les institutions que nous sommes en train de construire", souligne-t-il.
Le grand favori de la pr&eacute;sidentielle dont le second tour se tiendra le 20 f&eacute;vrier n'est autre que Mohamed Bazoum, son dauphin et bras droit, qui a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; de l'appareil d'Etat pour sa campagne.
Mahamadou Issoufou balaie les accusations des opposants nig&eacute;riens qui taxent le pays de "d&eacute;mocrature", regrettant des interdictions de manifester ou des arrestations fr&eacute;quentes de militants de la soci&eacute;t&eacute; civile: "La d&eacute;mocratie c'est la libert&eacute; et l'ordre", r&eacute;pond le pr&eacute;sident."Il y pas de d&eacute;mocratie sans ordre, de la m&ecirc;me mani&egrave;re qu'il n'y a pas de d&eacute;mocratie sans libert&eacute;".
Sur le plan de la lutte contre le jihadisme, il demande une "coalition internationale", un de ses leitmotiv.

- "L'Afro-pessimisme est derri&egrave;re nous" -

"Tout le Sahel est infest&eacute;.La s&eacute;curit&eacute; est un bien public mondial.Ce qui se passe au Sahel concerne le reste du monde.Si le terrorisme arrive &agrave; prendre pied en Afrique, il prendra pied en Europe", estime M. Issoufou, alors que son pays a subi samedi la plus meurtri&egrave;re attaque jihadiste contre des civils avec 100 morts.
Le pr&eacute;sident se f&acirc;che quand on &eacute;voque les critiques locales &agrave; l'&eacute;gard de la pr&eacute;sence des forces &eacute;trang&egrave;res, notamment fran&ccedil;aises, au Sahel: "Ce ne sont pas des interventions &eacute;trang&egrave;res ce sont des interventions d'alli&eacute;s, Nous avons une guerre contre un ennemi.Dans toutes les guerres il y a des alliances".
Et il dit "s'&eacute;tonner" que ceux-l&agrave; m&ecirc;me qui critiquent les op&eacute;rations &eacute;trang&egrave;res "ne d&eacute;noncent pas les terroristes".
Sur le plan &eacute;conomique et social, &nbsp;M.Issoufou, qui a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s actif sur le dossier de la zone de libre &eacute;change &eacute;conomique africaine (Zlecaf), croit fermement en l'int&eacute;gration r&eacute;gionale pour faire "&eacute;merger le Niger et le continent".
"L'Afro-pessimisme est derri&egrave;re nous", promet-il, appelant &agrave; "des politique ambitieuses (et) l'approfondissement de certaines valeurs notamment d&eacute;mocratiques et des droits de l'homme".
"La zone de libre &eacute;change dont les &eacute;changes vont commencer le 1er janvier va cr&eacute;er le march&eacute; le plus vaste du monde avec 1,2 milliard de consommateurs", se r&eacute;jouit-il.
"Cela mettra fin aux march&eacute;s balkanis&eacute;s que l'Afrique a connus et qui ont &eacute;t&eacute; &agrave; la base d'&eacute;checs de beaucoup de politiques industrielles en raison de march&eacute;s trop &eacute;troits".
Mais dans ce nouveau march&eacute; promis, "il faut avoir de quoi &eacute;changer", assurant qu'"on a pr&eacute;vu un plan de d&eacute;veloppement industriel" et "un plan de d&eacute;veloppement agricole afin que l'Afrique puisse se nourrir".

- N&eacute;cessaire transition d&eacute;mographique -

"Avec l'immensit&eacute; des terres arables qu'on a, il faut que l'Afrique soit capable de produire son alimentation", d&eacute;clare M. Issoufou.&nbsp;
"En ce qui concerne le CFA, nous avons fait des r&eacute;formes qui montrent notre volont&eacute; d'aller vers la monnaie unique.(A terme) je vois une monnaie unique au niveau C&eacute;d&eacute;ao", pense-t-il en estimant que pour "la monnaie unique africaine il faudra attendre plusieurs d&eacute;cennies".&nbsp;
Le pr&eacute;sident est aussi optimiste quant &agrave; la d&eacute;mographie de son pays, affirmant qu'il est "sur la bonne voie".
Le Niger, qui n'avait que 3 millions d'habitants &agrave; l'ind&eacute;pendance en 1960, en compte aujourd'hui 23 millions.Avec un taux de croissance annuel de la population de 3,9% par an (record mondial), la population atteindra 70 millions en 2050 si rien ne change.&nbsp;
"Nous avons fait baisser le taux de f&eacute;condit&eacute;.C'est une action de longue haleine (...), nous avons mobilis&eacute; les leaders religieux et traditionnels avec des arguments religieux qui justifient la n&eacute;cessit&eacute; de la transition d&eacute;mographique".
"La croissance d&eacute;mographique mange une bonne partie de la croissance &eacute;conomique" de 6 &agrave; 7% ces derni&egrave;res ann&eacute;es, ajoute le pr&eacute;sident qui mart&egrave;le: "Nous arriverons &agrave; maitriser cette croissance exponentielle qui malheureusement rend difficile le progr&egrave;s rapide du Niger vers l'&eacute;mergence".
Parmi les axes prioritaires, "il faut maintenir les jeunes filles &agrave; l'&eacute;cole au moins jusqu'&agrave; 16 ans afin d'&eacute;viter mariages et grossesses pr&eacute;coces", pr&eacute;cise-t-il.
A l'heure du bilan, Issoufou sourit: "Je suis fier de l'ensemble, les promesses que j'ai faites au peuple nig&eacute;rien je les ai tenues".
Et la suite?"Jusqu'au 2 avril, je continue d'&ecirc;tre au gouvernail mais il n'y a pas de vide, il y a une vie apr&egrave;s le pouvoir".&nbsp;

Sur le départ, le président du Niger appelle à ne pas "tripoter" les Constitutions

Podcast

Marie-Emmanuelle Pommerolle, spécialiste des mobilisations sociales...

Economie : Augmentation budget Elysée, Sénat, Assemblée nationale

A lire aussi

Burkina Faso, Mali, Niger : "L'Alliance des Etats du Sahel va durer...

Mali, Burkina Faso, Niger : " Il est difficile de prédire comment...

Terrorisme en Afrique : "Les Etats africains doivent parler à leurs...

Culture : “La rupture entre le Mali et la France est consommée”,...

Effondrement de la mosquée de Zinder au Niger : les habitants sous...

Appel à des sanctions contre l’Ukraine au Sahel : “Le conflit...