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Tchad: près de cent militaires tués par Boko Haram dans la province du Lac

Boko Haram a tué près de 100 militaires tchadiens dans une attaque à Boma, dans la province du Lac, affaiblissant l'armée tchadienne dans cette région frontalière où le groupe jihadiste multiplie les attaques ces derniers mois.

Le pr&eacute;sident Idriss D&eacute;by Itno s'est rendu en personne sur les lieux de l'attaque mardi pour "s'incliner sur le corps" des 92 soldats morts, a-t-il d&eacute;clar&eacute; &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision tchadienne, pr&eacute;cisant que c'&eacute;tait "la premi&egrave;re fois" qu'il perdait autant d'hommes.
Certains officiers pr&eacute;sents sur place, qui ont r&eacute;clam&eacute; l'anonymat, &eacute;voquent un bilan encore plus lourd.Ils affirment que les jihadistes ont d&eacute;rob&eacute; du mat&eacute;riel et ont aussi possiblement pris des militaires en otage lors de cette attaque qui a eu lieu lundi avant la lev&eacute;e du jour.
Depuis plusieurs mois, le groupe jihadiste Boko Haram, dont l'insurrection est n&eacute;e au Nigeria en 2009, multiplie les actions dans la r&eacute;gion du lac Tchad.
A la fronti&egrave;re du Tchad, du Nigeria, du Niger et du Cameroun, cette &eacute;tendue d'eau mar&eacute;cageuse est parsem&eacute;e d'&icirc;les dont certaines sont devenues le rep&egrave;re des membres du groupe jihadiste, qui profitent entre autres d'un terrain qui les avantage.

-D&eacute;part "de leur propre gr&eacute;"-

Les affrontements de Boma ont dur&eacute; plus de 7 heures.Les renforts envoy&eacute;s par l'arm&eacute;e tchadienne vers la presqu'&icirc;le se sont embourb&eacute;s et ont eux-m&ecirc;me &eacute;t&eacute; pris pour cible, ont affirm&eacute; plusieurs sources militaires &agrave; l'AFP.
"Le camp se trouve sur une &icirc;le o&ugrave; tous les axes sont &eacute;troitement contr&ocirc;l&eacute;s par les &eacute;l&eacute;ments de Boko Haram, ils ont quitt&eacute; les lieux de leur propre gr&eacute;, sans qu'ils ne soient contraints ou mis en d&eacute;route par l'arm&eacute;e tchadienne", d&eacute;nonce un autre responsable de la s&eacute;curit&eacute; de la r&eacute;gion.
"L'ennemi a port&eacute; un coup dur &agrave; notre syst&egrave;me de d&eacute;fense dans cette zone", a reconnu un officier sup&eacute;rieur qui a r&eacute;clam&eacute; l'anonymat.
Selon un autre militaire, 24 v&eacute;hicules de l'arm&eacute;e ont &eacute;t&eacute; d&eacute;truits dont des blind&eacute;s, tandis que du mat&eacute;riel militaire a &eacute;t&eacute; r&eacute;cup&eacute;r&eacute; et emport&eacute; sur cinq hors-bords par des &eacute;l&eacute;ments de Boko Haram.&nbsp;
L'arm&eacute;e tchadienne a &eacute;t&eacute; prise par surprise par l'attaque qui s'est produite vers 5 heures du matin, alors que les assauts de Boko Haram se produisaient jusqu'&agrave; pr&eacute;sent vers minuit, d&eacute;taille cette m&ecirc;me source.
- R&eacute;plique foudroyante -

Le pr&eacute;sident D&eacute;by a pour sa part d&eacute;cid&eacute; de rester dans la province du Lac, affirmant qu'il pr&eacute;parait une "r&eacute;plique foudroyante".
L'insurrection de Boko Haram a fait 35.000 morts et pr&egrave;s de 2 millions de d&eacute;plac&eacute;s dans le Nord-Est du Nigeria depuis son d&eacute;but en 2009, selon l'ONU.
Depuis 2015, les pays de la r&eacute;gion luttent contre ces jihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition r&eacute;gionale engag&eacute;e autour du lac Tchad avec l'aide de comit&eacute;s de vigilance compos&eacute;s d'habitants.
Mais les forces arm&eacute;es peinent &agrave; faire face &agrave; l'action des jihadistes.
Au Cameroun, les violences se sont multipli&eacute;es en 2019 et d&eacute;but 2020.
Dans l'Extr&ecirc;me-Nord camerounais, 275 personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es par les attaques jihadistes en 2019, des civils pour la plupart, selon un rapport publi&eacute; par l'ONG Amnesty International en d&eacute;cembre.
Et au Niger, 174 soldats ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;s dans trois attaques en janvier et d&eacute;cembre.