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Assis sur un banc à l'entrée d'une petite clinique à Lomé, Kossigan, ancien chauffeur de taxi de l'axe Lomé-Cotonou, se lamente.Depuis la fermeture des frontières imposées il y plus d'un an pour limiter la propagation du coronavirus, il a dû se convertir en gardien de parking.

Le "Covid-19 a tu&eacute; notre activit&eacute;.Certains de nos coll&egrave;gues sont malades faute d'activit&eacute;s, d&rsquo;autres sont retourn&eacute;s au village", raconte ce quadrag&eacute;naire, les larmes aux yeux.
Le Togo vit sous &eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire depuis le 2 avril 2020.
Et bien que les chiffres officiels indiquent une incidence faible de la propagation du virus avec quelque 13.000 infections enregistr&eacute;es et 126 morts en plus d'un an de crise, les populations restent soumises &agrave; des mesures restrictives et l'&eacute;conomie est &agrave; la peine.
Dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest de 7,8 millions d'habitants, beaucoup d&eacute;pendent du commerce au sein de la zone de libre &eacute;change de la C&eacute;d&eacute;ao (Communaut&eacute; &eacute;conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), d'autant que les c&ocirc;tes du Togo ne s&rsquo;&eacute;tendent que sur 50 kilom&egrave;tres.
Le taux de croissance &eacute;conomique a chut&eacute; &agrave; 1,8% en 2020 contre une pr&eacute;vision initiale de 5,5%, selon des chiffres officiels, cons&eacute;quence directe de la crise sanitaire&nbsp;mondiale.
"La fermeture des fronti&egrave;res, les mesures de distanciation sociale et la limitation des d&eacute;placements (...) ont port&eacute; un coup dur &agrave; l'activit&eacute; &eacute;conomique au Togo", avait d&eacute;j&agrave; relev&eacute; une &eacute;tude r&eacute;alis&eacute;e en septembre 2020 par la Banque mondiale qui a d&eacute;cid&eacute; de d&eacute;bloquer 70 millions de dollars en faveur du pays pour accompagner son &eacute;conomie.
"Mes activit&eacute;s sont pratiquement mortes depuis la fermeture des fronti&egrave;res terrestres, car la plupart de mes clients viennent de l'ext&eacute;rieur notamment de la C&ocirc;te d'Ivoire et des pays limitrophes du Togo" comme le B&eacute;nin ou le Ghana, se plaint Mme Ablavi, 52 ans, vendeuse de tissus au grand march&eacute; de Lom&eacute;.
Assise non loin d&rsquo;elle, Edith, 39 ans, vendeuse de produits cosm&eacute;tiques, rench&eacute;rit : "Nos autorit&eacute;s n'ont pas piti&eacute; de nous.Les fronti&egrave;res a&eacute;riennes sont rouvertes depuis ao&ucirc;t, mais pourquoi garder les fronti&egrave;res terrestres ferm&eacute;es?C'est de l&rsquo;injustice".&nbsp;

- "Au point mort" -

A D&eacute;ckon, centre-ville qui compte des dizaines de boutiques, des banques et les si&egrave;ges de grandes soci&eacute;t&eacute;s, les commer&ccedil;ants affichent la m&ecirc;me incompr&eacute;hension.
"Jamais je n'aurais pu imaginer une telle situation.Tout est pratiquement au point mort, car la plupart de nos clients viennent de l'ext&eacute;rieur.Il est vraiment temps de rouvrir les fronti&egrave;res", confie Razack, vendeur de t&eacute;l&eacute;phones.
"J&rsquo;ai plut&ocirc;t l&rsquo;impression que les autorit&eacute;s nous maintiennent dans cette situation pour des raisons qui leur sont propres, car le nombre de d&eacute;c&egrave;s li&eacute;s au coronavirus enregistr&eacute;s en un an est largement loin des d&eacute;c&egrave;s li&eacute;s au paludisme", d&eacute;nonce Evariste Govi, 43 ans, responsable d&rsquo;un h&ocirc;tel &agrave; Lom&eacute;.
Ce dernier affirme avoir mis au ch&ocirc;mage plus de la moiti&eacute; de son personnel depuis plus de six mois, les recettes ayant consid&eacute;rablement chut&eacute;.
"A cette allure, je vais devoir mettre la cl&eacute; sous la porte d'ici juillet", pr&eacute;vient ce jeune h&ocirc;telier.&nbsp;

- Economie r&eacute;siliente -

Certaines organisations de la soci&eacute;t&eacute; civile sont plusieurs fois mont&eacute;es au cr&eacute;neau.&nbsp;
"Nous avons plusieurs fois alert&eacute; le gouvernement sur la situation qui pr&eacute;vaut dans le pays.Il doit rouvrir rapidement les fronti&egrave;res terrestres et proc&eacute;der &agrave; une r&eacute;duction sensible des taxes" pour relancer l'&eacute;conomie, explique Emmanuel Sogadji, pr&eacute;sident de la Ligue des consommateurs du Togo.&nbsp;
Mais le gouvernement togolais ne change pas le cap et maintient que la situation sanitaire pr&eacute;vaut.&nbsp;
"Les fronti&egrave;res terrestres seront rouvertes lorsque cela sera n&eacute;cessaire", a tranch&eacute; Majest&eacute; Ihou Wat&eacute;ba, ministre de l&rsquo;Enseignement sup&eacute;rieur et responsable du centre de prise en charge des malades du Covid-19 &agrave; Lom&eacute;, lors d'une interview &agrave; une radio priv&eacute;e en mai.
"Faut-il rouvrir les fronti&egrave;res pour le plaisir ou garder l&rsquo;&eacute;tat actuel&nbsp;de la situation?La situation est sous contr&ocirc;le, c&rsquo;est ce qui est important", a affirm&eacute; ce&nbsp;membre du Conseil scientifique.&nbsp;
Les autorit&eacute;s se veulent confiantes et assurent que l&rsquo;&eacute;conomie s'est montr&eacute;e "r&eacute;siliente".
"Selon les perspectives pour 2021, la progression de l'activit&eacute; &eacute;conomique&nbsp;devrait s&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer de 4,8%", a rassur&eacute; le 15 avril &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision publique, le ministre de l&rsquo;Economie et des Finances, Sani Yaya.&nbsp;Mais il n'a pas dit si cela se fera avec les fronti&egrave;res ouvertes ou...toujours ferm&eacute;es.&nbsp;

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