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Violences en Afrique du Sud: le Nigeria va rapatrier 600 de ses ressortissants

Après une semaine "d'anarchie" et de violences xénophobes en Afrique du Sud, qui ont fait douze morts, le Nigeria va rapatrier quelque 600 de ses ressortissants: un geste hautement politique dans un contexte de tensions entre les deux grandes puissances du continent. 

Apr&egrave;s trois jours d'accalmie, de nouvealles violences ont &eacute;clat&eacute; dimanche dans plusieurs quartiers de Johannesburg.
La police a &eacute;t&eacute; contrainte de tirer des balles en caoutchouc et des grenades paralysantes pour disperser une foule de plusieurs centaines de manifestants arm&eacute;s de b&acirc;tons, qui ont d&eacute;truit des magasins en exigeant le d&eacute;part des &eacute;trangers.
Au moins deux personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es, a annonc&eacute; un porte-parole de la police de la ville, Xolani Fihla, portant le bilan &agrave; douze morts.
- Victimes, des nationaux en majorit&eacute; -
Bien que les victimes soient majoritairement des nationaux, les attaques, les pillages de commerces et les bastonnades sont, eux, dirig&eacute;s contre les &eacute;trangers &eacute;tablis dans la premi&egrave;re puissance industrielle du continent.&nbsp;
La police a effectu&eacute; plus de 600 arrestations et les d&eacute;g&acirc;ts sont consid&eacute;rables, particuli&egrave;rement dans les townships et le centre-ville de Johannesburg, o&ugrave; les magasins &eacute;taient rest&eacute;s ferm&eacute;s lundi.&nbsp;
Lundi, dans sa troisi&egrave;me intervention en moins d'une semaine, le chef de l'Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, a assur&eacute; que son "gouvernement ne laisserait pas l'anarchie et la violence" s'installer en Afrique du Sud.Il a &eacute;galement rappel&eacute; que "la majorit&eacute; des &eacute;trangers respectent la loi et ont le droit de vivre (...) en paix".&nbsp;
La semaine derni&egrave;re, de nombreux pays africains avaient vivement r&eacute;agi face &agrave; la violence des images qui tournent en boucle sur les r&eacute;seaux sociaux, et le Nigeria, qui rivalise depuis des ann&eacute;es avec l'Afrique du Sud pour la place de premi&egrave;re puissance &eacute;conomique du continent, a pris la t&ecirc;te du mouvement.
Lundi, la pr&eacute;sidence nig&eacute;riane a "donn&eacute; les instructions n&eacute;cessaires pour l'&eacute;vacuation imm&eacute;diate de tous les Nig&eacute;rians qui souhaitent rentrer &agrave; la maison".&nbsp;
Le consulat nig&eacute;rian &agrave; Johannesburg a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP que 600 personnes environ, sur "plus de 100.000 Nig&eacute;rians" vivant actuellement en Afrique du Sud, s'&eacute;taient manifest&eacute;es et devaient &ecirc;tre rapatri&eacute;s &agrave; partir de mercredi.&nbsp;
- 'Ab&icirc;me l'image du pays' -

L'&eacute;missaire sp&eacute;cial envoy&eacute; la semaine derni&egrave;re &agrave; Pretoria pour rencontrer le pr&eacute;sident Ramaphosa, est rentr&eacute; &agrave; Abuja ce week-end et en a rendu compte au chef de l'Etat Muhammadu Buhari lundi.&nbsp;
"Le pr&eacute;sident Ramaphosa reconna&icirc;t que cette vague de violence est d&eacute;concertante et g&ecirc;nante", a fait savoir la pr&eacute;sidence lundi."Elle ab&icirc;me non seulement l'image du pays, mais aussi ses relations avec ses fr&egrave;res, les pays africains."
Les deux pr&eacute;sidents doivent se rencontrer en Afrique du Sud en octobre, lors d'une visite pr&eacute;vue depuis plusieurs semaines.
Depuis une semaine, au Nigeria, chaque c&eacute;l&eacute;brit&eacute;, petite ou grande, et chaque homme politique r&eacute;agit tant&ocirc;t pour annuler concerts et festivals de cin&eacute;ma, tant&ocirc;t pour "d&eacute;clarer la guerre totale" &agrave; l'Afrique du Sud.&nbsp;
Le pr&eacute;sident du&nbsp;parti au pouvoir, Adams Oshiomhole, est all&eacute; jusqu'&agrave; demander au gouvernement f&eacute;d&eacute;ral nig&eacute;rian de "saisir" et nationaliser la compagnie sud-africaine MTN, au moment o&ugrave; le g&eacute;ant des t&eacute;l&eacute;coms fermait ses antennes &agrave; travers le pays pour prot&eacute;ger ses agents et ses clients des attaques contre l'enseigne.
Dans de nombreux points de contr&ocirc;le de police ou de l'arm&eacute;e travers&eacute;s par des journalistes de l'AFP ces derniers jours, les agents de s&eacute;curit&eacute; demandaient aux &eacute;trangers s'ils &eacute;taient Sud-africains, sur un ton mi-s&eacute;rieux, mi-amus&eacute;, mais de mani&egrave;re assez insistante pour laisser percevoir la tension qui s'est empar&eacute;e du Nigeria.&nbsp;
"Certains politiciens en Afrique du Sud exploitent le sentiment x&eacute;nophobe pour leurs propres int&eacute;r&ecirc;ts.Certains politiciens au Nigeria exploitent les violences x&eacute;nophobes en Afrique du Sud pour leurs propres int&eacute;r&ecirc;ts.Aucun n'a le monopole de la b&ecirc;tise", a conclu sur Twitter l'&eacute;conomiste Nonso Obikili, sp&eacute;cialiste des relations entre les deux pays.&nbsp;

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