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Nigeria : l'épouse du président a retiré sa plainte contre un étudiant

L'épouse du président nigérian a retiré sa plainte pour diffamation ayant valu à un étudiant une récente comparution judiciaire à la suite d'un tweet qu'elle avait jugé offensant, a-t-on appris vendredi auprès de la défense du jeune homme.

AFRICA RADIO

2 décembre 2022 à 22h06 par AFP

"La Première dame a retiré sa plainte", a déclaré à l'AFP sans plus de détails, Chiejoke Agu, avocat d'Aminu Adamu, étudiant dont l'arrestation le 18 novembre à cause d'un message sur Twitter jugé insultant pour Mme Aisha Buhari, avait été condamnée comme "illégale" par Amnesty International. Selon une source judiciaire, "le prévenu va être libéré d'une minute à l'autre. Les documents en vue de son élargissement sont en cours de traitement". Etudiant dans une université du nord du Nigeria, M. Adamu, né en 1998, avait été arrêté cinq mois après avoir publié sur Twitter un message dans lequel il commentait l'apparence physique de Mme Buhari, et lui reprochait d'avoir "mangé l'argent des pauvres". Jeudi, Me Agu avait indiqué que le jeune homme avait été déféré deux jours plus tôt devant un tribunal pénal d'Abuja devant le juger pour "diffamation" (chef d'accusation passible de deux ans de prison ferme selon le code pénal nigérian) à la suite d'une plainte de l'épouse du président Muhammadu Buhari. L'Association nationale des étudiants nigérians (Nans) avait appelé à des manifestations dans tout le pays à partir du 5 décembre "jusqu'à (la) libération sans condition" de M. Adamu. Son président, Felix Atah, a salué vendredi l'annonce du retrait de la plainte de Mme Buhari, juste à temps, selon lui, pour que l'étudiant puisse passer "ses examens terminaux commençant lundi" Amnesty International, qui avait exigé la libération "immédiate" de M. Adamu, avait écrivait dimanche que l'étudiant, avait été "soumis à des passages à tabac, des actes de torture et d'autres formes de mauvais traitements", selon les dires de sa famille et de proches. Ces dernières années, les critiques d'organisations de défense des droits de l'Homme se sont multipliées à l'égard des autorités nigérianes, accusées notamment d'atteintes répétées à la liberté d'expression et d'opinion.