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Nouvelle frappe de l'Ethiopie contre un "centre d'entraînement" rebelle au Tigré

L'armée éthiopienne a lancé mardi une nouvelle frappe aérienne au Tigré, touchant selon le gouvernement un centre d'entraînement rebelle à l'extérieur de la capitale régionale Mekele.

AFRICA RADIO

26 octobre 2021 à 14h51 par AFP

La région septentrionale du Tigré a été quasi quotidiennement la cible de bombardements la semaine dernière, soulignant l'insentification des moyens aériens contre les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) presqu'un an après le début de ce conflit. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale dans la région le 4 novembre 2020, après des mois de tensions, pour en chasser les autorités régionales dissidentes issues du TPLF, qui a exercé durant presque 30 ans le pouvoir en Ethiopie jusqu'en 2018. La frappe mardi s'est produite à Quiha, une ville située à 5 km à l'est de Mekele, que le TPLF a repris aux forces du gouvernement en juin. "Un centre d'entraînement des forces spéciales pour le groupe terroriste TPLF a été la cible de la frappe aérienne aujourd'hui", a déclaré une porte-parole du gouvernement Selamawitt Kassa. "Un grand nombre de personnel militaire du groupe recruté illégalement effectuait des entraînements militaires dans ce centre", a-t-elle ajouté. La chaîne Tigrai-TV liée au TPLF a fait état d'avions qui "ont mené une tentative de frappe aérienne" sur Mekele, sans fournir plus de détails. La semaine dernière, les forces aériennes gouvernementales avaient effectué huit frappes sur des cibles présentées par le gouvernement comme étant de nature militaire et aidant le TPLF. Selon les Nations unies, deux frappes à Mekele le 18 octobre ont tué trois enfants et blessé plusieurs autres personnes. Le TPLF affirme que ces frappes gouvernementales soulignent l'absence d'égard pour la vie des civils. Un bombardement sur Mekele vendredi a par ailleurs fait 11 blessés et contraint un vol d'aide de l'ONU à rebrousser chemin vers Addis Abeba, selon des médecins et des sources humanitaires. L'ONU a dans la foulée décidé de suspendre ses deux vols par semaine vers le Tigré pour ses personnels humanitaires. L'ONU continue d'alerter sur la situation humanitaire catastrophique au Tigré, estimant qu'environ 400.000 personnes sont dans une situation proche de la famine. Les forces fédérales avaient rapidement pris le contrôle de la majeure partie de la région, dont Mekele, tombée entre leurs mains fin novembre 2020. Mais en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré puis a poursuivi son offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.