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 Ouassa Sogoba, première et seule femme à jouer d' un instrument traditionnel au Mali

Au Mali , les  femmes ne sont pas autorisées à  jouer d'un instrument de musique traditionnel, car certains sont   considérés comme sacrés. Mais Ouassa Sogoba a su jongler avec la pression sociale , la diplômée  du conservatoire  des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseké Kouyaté de Bamako, est aujour'dhui la seule femme qui  joue de l’instrument des mélodieux ancestraux du Mali. A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes ce 8 mars , Fatoumata Coulibaly l’une de nos correspondantes à Bamako  est allée à   rencontre de la jeune femme , originaire de Koutiala, une localité située à 140 k au nord de Sikasso au  Mali

Mali

8 mars 2022 à 15h45 par Fatoumata Coulibaly /Africa Radio Bamako

C’est toujours souriante, que Ouassa Sogoba, sublime dans un  pantalon coloré et chemise noire, nous accueille dans son (dire où tu l’as rencontrée) ……

Après les salutations d’usage, la  jeune femme  de  28 ans, multi-instrumentaliste, qui est  tout aussi à l’aise avec un balafon, un   Tama, un Tamour ou un Tam-tam traditionnel que d’autres instruments modernes tels que le  piano,  se lance dans ce qu’elle sait faire le mieux, jouer de la musique avec le balafon.

Vivre sa  passion n’a pas été simple. Pour en arriver là, Ouassa Sogoba , également chanteuse et comédienne, a dû surmonter des préjugés de la société malienne,  qui considère que  le métier d’instrumentiste est  exclusivement réservé aux hommes. Par ailleurs, certains instruments traditionnels de musique notamment le balafon et le Tam-tam sont  considérés comme sacrés. Les  femmes n'ont donc pas le droit de les manipuler , mais Ouassa Sogoba a persisté.

 « Dans la société une fille qui joue le balafon, qui fait l’instrument, est mal vu  surtout des vieilles personnes, c’est très difficile pour eux de comprendre. Mais malgré tout,  j’ai décidé de faire le balafon de jouer les instruments de montrer au monde entier que les maliens connaissent et savent faire en tant que j’ai cet objectif rien ne me fera reculer».

Après sa victoire sur la pression de la société pour réaliser son rêve, la jeune instrumentiste  célibataire sans enfant, doit aussi composer avec  des sollicitations et  attentes, parfois inappropriées.  

«Ce harcèlement existe, surtout quand tu es une fille célibataire. Aujourd’hui on ne gagne rien comme cadeau. Les hommes ont dans leur tête que rien n’est gratuit. Mais il faut savoir où tu vas, d’où tu viens, tu sauras comment gérer ».

 Ouassa Sogoba espère créer à Bamako un centre de  formation pour apprendre aux  jeunes filles  à jouer aux  instruments de musique traditionnelle. Un moyen ,estime-t-elle, de lutter contre toute forme d’exploitation  de ses cadettes. 

Ouassa Sogoba