Ouganda: Kampala accuse les ADF des récents attentats

Les autorités ougandaises ont attribué mardi aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) les récents attentats à la bombe commis à Kampala et Lungala, dont le premier a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

AFRICA RADIO

26 octobre 2021 à 15h21 par AFP

Les enquêteurs ont établi des liens entre les ADF, un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda mais qui a fait souche depuis près de 30 ans en République démocratique du Congo (RDC), et les explosions dans un bus lundi près de Kampala et dans un café de la capitale ougandaise samedi. L'explosion qui a fait un mort et plusieurs blessés à bord d'un bus lundi soir à Lungala, sur la route menant vers la RDC, est le résultat d'une attaque suicide, a annoncé mardi la police ougandaise. "Nous pouvons confirmer que l'incident est le résultat d'une attaque suicide dont la seule victime est son auteur", a indiqué le porte-parole de la police Fred Enanga en soulignant que le kamikaze de 23 ans se trouvait sur la liste des membres recherchés des ADF. L'explosion de lundi, à Lungala, à une trentaine de km à l'ouest de Kampala, fait suite à un attentat à la bombe dans un café de Kampala qui avait fait un mort - une serveuse - et trois blessés samedi soir. La police avait estimé que cette attaque relevait du "terrorisme intérieur" et évoqué un engin explosif "sommaire". Les enquêteurs ont désormais établi "un haut niveau de connexion" entre les deux attaques, a affirmé Fred Enanga. "Les individus qui ont préparé ces engins explosifs appartiennent au même groupe", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. L'attentat de samedi a été revendiquée par le groupe Etat islamique en Afrique centrale (Iscap). L'EI présente les ADF comme sa branche régionale. L'Iscap avait déjà revendiqué le 8 octobre un attentat à la bombe - qui n'avait pas fait de victime connue - contre un poste de police à Kawempe, près de l'endroit où s'est produite l'explosion de samedi. Les ADF sont accusés d'avoir tué des milliers de civils dans l'Est de la RDC. En mars, les Etats-Unis ont placé ce groupe sur la liste des "organisations terroristes" affiliées à l'EI. Le porte-parole de la police ougandaise a affirmé qu'un "certain nombre" de militants des ADF avaient été arrêtés dans le pays, soupçonnés de "préparer un projet d'un attentat sérieux contre des infrastructures importantes". "Nous pensons que ces militants appartenaient à des cellules dormantes dans le pays, inspirées par les ADF en relation étroite avec l'EI", a ajouté Fred Enanga dans un communiqué diffusé après sa conférence de presse. Le président ougandais Yoweri Museveni a de son côté lié le kamikaze qui a péri lundi à une tentative d'attentat déjoué contre une cérémonie nationale en août. "Nous les aurons tous. Leurs plans minables sont faciles à déjouer", a tweeté mardi M. Museveni.