Plusieurs associations de la Diaspora algérienne de France appellent le président français à reconnaître le massacre du 17 octobre 1961 comme crime d'état
À l'occasion du 60ème anniversaire de ce drame, plusieurs associations attendent du président français EMMANUEL MACRON qu'il qualifie, la répression de la manifestation des Algériens à Paris et en banlieue parisienne, comme crime d'état. Le 17 octobre 2012 le président François Hollande avait déclaré que la République reconnaissait avec lucidité ces faits.
15 octobre 2021 à 17h06 par Nadir Djennad
Ce n'est pas assez pour les Algériens de France. MEHDI LALLAOUI, président de l'association AU NOM DE LA MÉMOIRE " On demande la justice, la vérité et la réparation. 60 ans après les faits, il n'y a toujours pas la vérité et la justice. 60 ans après, on est toujours sur un bilan officiel de deux morts"
Le 17 octobre 1961, des centaines d'Algériens manifestent à Paris pour demander la levée du couvre feu qui les touchait, et l'indépendance de leur pays d'origine. La répression policière, commandée par le préfet Maurice Papon, aurait fait plusieurs centaines de morts au total, selon les historiens. Une répression couverte par les plus hautes autorités de l'État de l'époque selon FABRICE RICEPUTI, historien, auteur du livre Ici on noya les algériens aux éditions du Passager Clandestin
"Maurice Papon est à l'époque Préfet de police de la Seine, et comme Préfet de police il obéit à des consignes politiques. Il obéit en particulier à celles du Premier ministre de l'époque qui s'appelle Michel Debré. Michel Debré est opposé à la négociation avec le FLN que mène De Gaulle, négociations qui sont très avancées à ce moment-là. Michel Debré fait tout pour saboter le processus en cours, et c'est lui qui demande à Papon d'appliquer des mesures très sévères le 17 octobre 1961. De Gaulle, quant à lui, laisse faire parce qu'il ne peut pas se permettre de voir sa majorité politique exploser sur la question de l'indépendance algérienne"
Dimanche prochain 17 octobre 2021 à Paris, plusieurs associations de la Diaspora algérienne vont manifester du Grand Rex à Paris au Pont Saint Michel pour demander vérité et justice pour les victimes.