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RDC: plus d'une dizaine de civils tués dans un nouveau massacre à Beni

Plus d'une dizaine de civils ont été tués samedi à l'aube à Beni dans l'est de la République démocratique du Congo par des membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), a-t-on appris de l'armée et de la Croix-rouge locale.

AFRICA RADIO

28 mai 2022 à 18h21 par AFP

"Nous avons entendu des coups de feu à l'aube au village Beu Manyama. A notre arrivée, c'était déjà tard parce que l'ennemi ADF avait déjà tué à la machette plus d'une dizaine de nos concitoyens", a déclaré à l'AFP le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de l'armée à Beni (Nord-Kivu, est). "Nous les avons pourchassés. Je vous informe que nos militaires ont neutralisé sept ADF. Un ADF a été capturé pendant l'opération de ratissage de cette zone dans la partie ouest de la Nationale N°4 où l'ennemi a fui après avoir été délogé de ses fiefs", a ajouté l'officier. La Croix-rouge locale a toutefois fait état d'un bilan humain plus lourd, affirmant qu'une vingtaine de civils ont été tués dans cette attaque. "Cet après-midi, le bilan de l'attaque de Beu Manyama est passé de 21 à 24 civils tués", a déclaré à l'AFP Philippe Bonane, chef de la Croix-rouge du territoire de Beni, qui supervisait l'opération de transfert des corps à la morgue. Le village Beu-Manyama est situé à 36 kilomètres à l'Ouest d'Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, vers la frontière avec la province voisine de l'Ituri. Ce massacre est intervenu après pratiquement un mois d'une relative accalmie enregistrée à Beni où les armées congolaise et ougandaise ont mené depuis fin novembre des opérations militaires conjointes contre les ADF, principalement à l'est de la route nationale N°4. Vendredi dans le territoire d'Irumu, 17 corps décapités considérés comme ceux d'otages des ADF ont été découverts. Le Nord-Kivu et l'Ituri sont depuis une année sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l'administration civile par l'armée et la police mais n'est pas parvenue jusqu'à présent à mettre fin aux violences. Le groupe armé ADF, présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais), est accusé d'être responsable de massacres de milliers de civils en RDC et d'avoir commis des attentats jihadistes en Ouganda.