RDC: prolongement du régime de sanctions sans l'appui à l'ONU des Africains, de Moscou et Pékin
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jeudi pour un an le régime de sanctions imposé à la République démocratique du Congo, sans l'appui des trois pays africains qui en sont membres, ni de la Russie et de la Chine.
30 juin 2022 à 17h06 par AFP
Ces cinq pays ont marqué leur opposition au texte rédigé par la France en s'abstenant. Le texte qui nécessitait au moins neuf voix en sa faveur a recueilli le soutien des dix autres membres du Conseil où figurent six Etats occidentaux, le Brésil, le Mexique, les Emirats arabes unis et l'Inde. Le Ghana, le Gabon, le Kenya, la Russie et la Chine ont été unanimes, dans leurs explications de vote, pour dénoncer une résolution qui va à l'encontre de la souveraineté de la RDC et qui limite, selon eux, sa capacité à combattre les groupes armés qui continuent de proliférer notamment dans le nord-est du pays. Le régime de sanctions imposé à Kinshasa oblige la RDC à des notifications préalables à l'acquisition de matériels d'armement, jugées bureaucratiques par ses détracteurs. La France a rappelé pour sa part la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'était tenue la veille et au cours de laquelle ont été exprimées des inquiétudes sur la recrudescence des violences dans le nord-est du pays. "Le Conseil de sécurité doit être en mesure de sanctionner ceux qui sont responsables de l'instabilité à l'est de la République démocratique du Congo", a dit l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, en faisant valoir que la procédure de notification avait été allégée et ne remettait "pas en cause l'embargo sur les armes visant les groupes armés actifs" en RDC. Les cinq pays qui se sont abstenus voulaient, comme Kinshasa, la suppression de toute notification d'acquisition d'armes.