RDC: un chef rebelle condamné à perpétuité pour crimes contre l'humanité

Un chef rebelle congolais, accusé d'avoir semé la terreur dans le parc national de Kahuzi-Biega, dans l'est de la RDC, a été condamné à la prison à vie pour crimes de guerre et contre l'humanité, a-t-on appris mercredi auprès de la justice militaire.

AFRICA RADIO

22 septembre 2021 à 12h06 par AFP

Chance Mihonya, ancien capitaine des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), déserteur depuis juillet 2019, a été condamné mardi soir par la cour militaire du Sud-Kivu siégeant en audience foraine à Katana, à la limite du parc, à quelque 45 km du chef-lieu de la province, Bukavu. La même cour a en revanche acquitté pour insuffisance de preuves un homme qui était soupçonné d'avoir fourni des armes et munitions au groupe de Chance Mihonya, a précisé le colonel-magistrat Innocent Mayembe, premier président de la cour militaire provinciale. Chance Mihonya, reconnu coupable de tous les chefs d'accusation portés contre lui, a notamment été condamné pour avoir kidnappé et torturé en 2019 et 2020 des dizaines d'habitants de plusieurs villages situés dans le parc. Il était aussi poursuivi pour avoir enrôlé des enfants dans son groupe armé, dont des éléments sont également accusés d'avoir violé au moins 13 femmes et tué un homme. Le chef rebelle devait enfin répondre de "violation et destruction d' aires protégées", pour avoir introduit des armes de guerre, coupé des arbres, exploité des minerais et établi son état-major dans le parc de Kahuzi-Biega. Chance Mohonya avait été arrêté en mai 2020 au cours d'opérations de traque menées par l'armée et les éco-gardes du parc. Le parc de Kahuzi-Biega (PNKB), sanctuaire des derniers gorilles des plaines de l'Est, a été placé dans les années 90 par l'Unesco sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril du fait de guerres récurrentes et de la présence de nombreux groupes armés dans la région. Le parc fait face également à un conflit avec des communautés pygmées estimant qu'il leur a volé leurs terres ancestrales.