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Répression de 2020 au Nigeria: le gouvernement de Lagos rejette les accusations de massacre

Les autorités de l'Etat de Lagos, la capitale économique du Nigeria, ont rejeté les conclusions d'une commission chargée d'enquêter sur la répression d'un large mouvement de contestation en 2020, affirmant qu'il "n'y a pas eu de massacre".

AFRICA RADIO

1er décembre 2021 à 14h06 par AFP

Selon le rapport de la commission publié le mois dernier, le soir du 20 octobre 2020, l'armée, puis la police ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques et onze personnes sont mortes. Le rapport fait également état de quatre personnes toujours portées disparues, présumées mortes, et 21 blessées par balles. Mais dans un livre blanc publié mardi soir, le gouvernement de l'Etat de Lagos affirme qu'une seule personne a été tuée ce jour-là, évoquant "les incohérences et les contradictions" de la commission indépendante qu'il avait lui même mise en place. "Seule une personne est morte par balles au péage de Lekki" à Lagos, affirme le gouvernement local, ajoutant "qu'il n'y pas de preuve permettant d'affirmer qui a tiré sur cette personne", et qu'il n'y a donc "pas eu de massacre". L'année dernière, un mouvement contre les violences policières, baptisé #EndSARS ("en finir avec la SARS"), du nom d'une unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, de torture et même de meurtre, avait secoué les grandes villes du sud du pays le plus peuplé d'Afrique. Il avait pris fin quand l'armée et la police avaient ouvert le feu le 20 octobre 2020 au péage de Lekki, lieu de rassemblement emblématique des contestataires, causant la mort de plusieurs manifestants. L'armée a toujours nié avoir tiré à balles réelles. Amnesty International avait affirmé qu'au moins dix manifestants pacifiques avaient été tués au péage de Lekki. Mardi, le gouverneur de l'Etat de Lagos Babajide Sanwo-Olu a appelé à l'organisation d'une "marche pour la paix" en décembre dans les rues de la ville, en y invitant notamment des figures de la protestation. Deux des personnalités citées, le chanteur Falz et le comédien Mr Macaroni, ont rejeté la proposition qualifiée "de plaisanterie et de manque de respect". M. Sanwo-Olu "essaie toujours de nier le massacre. Toutes ces vies qui ont été effacées de manière injuste. Comment peut-il y avoir la paix sans justice ?", a écrit mardi le chanteur Falz sur les réseaux sociaux. joa/pma/aml/cma [object Object]