Rwanda: Harare se défend d'avoir abrité le génocidaire Protais Mpiranya

Le Zimbabwe s'est défendu d'avoir "abrité le fugitif rwandais le plus recherché", Protais Mpiranya, après l'annonce jeudi par l'ONU qu'il était mort dans ce pays en 2006, dans un communiqué publié dimanche.

AFRICA RADIO

15 mai 2022 à 12h51 par AFP

Recherché pour son rôle dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Mpiranya, qui commandait la très puissante garde présidentielle au moment des massacres, est décédé au Zimbabwe où il s'était enfui quelques années plus tôt, des suites d'une tuberculose pulmonaire, ont précisé les procureurs de l'ONU. Il y a été enterré dans un cimetière proche d'Harare sous un alias, sa famille et ses associés ayant soigneusement caché son décès. Le Zimbabwe "souhaite clarifier" qu'il a "rempli toutes ses obligations en vertu du droit international", en collaborant avec les enquêteurs de l'ONU qui traquent les fugitifs du génocide rwandais, "car nous n'avions rien à cacher". Le gouvernement n'a pas "aidé, encouragé ou caché" Mpiranya, contrairement aux "diffamations colportées par les grands médias internationaux et les réseaux sociaux" insinuant le contraire, insiste le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le pays a "coopéré pleinement" avec les enquêteurs, créant un groupe de travail conjoint, participant au financement des recherches, "partageant les rapports d'enquête étape par étape, les résumés des entretiens avec les suspects". Et Harare a "autorisé et participé à l'exhumation des restes de Mpiranya lorsqu'on a soupçonné que c'était lui qui était enterré sous un faux nom, Ndume Sambao". Le Zimbabwe "n'hébergera jamais de criminels et se félicite du résultat des échantillons d'ADN prélevés sur le fugitif" qui permet de "clôre un triste chapitre de l'histoire du Rwanda". Mpiranya avait été inculpé en 2000 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de huit chefs de génocide, complicité de génocide, assassinat, extermination, viol, persécution, d'autres actes inhumains constitutifs de crimes contre l'humanité, et meurtre. Il était notamment accusé, avec d'autres, d'avoir fait tuer la Première ministre hutu modérée Agathe Uwilingiyimana, dix Casques bleus belges chargés de sa protection et plusieurs personnalités politiques de premier plan, ainsi que leurs familles et domestiques.