Sénégal: l'opposant Sonko "introuvable", selon son parti

L'opposant Ousmane Sonko, engagé depuis deux ans dans un bras de fer avec le pouvoir en vue de la présidentielle de 2024, est "introuvable" dimanche soir, a dit dans un communiqué son parti Pastef.

AFRICA RADIO

28 mai 2023 à 21h51 par AFP

M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle mais menacé d'inéligibilité par des affaires judiciaires qu'il dénonce comme un complot de l'Etat, n'a plus donné de nouvelles publiques depuis dimanche matin. Il a entrepris vendredi dans le sud du pays une marche de retour vers Dakar. Le convoi a drainé des foules de jeunes supporteurs enthousiastes et été émaillé de heurts entre jeunes et forces de sécurité, dans lesquels un homme a été tué. Alors que M. Sonko documente volontiers ses faits et gestes en direct sur les réseaux sociaux et en a fait de même les deux premiers jours de son voyage, il n'a rien posté sur celui-ci dimanche. "Le président Ousmane Sonko est introuvable et injoignable depuis plusieurs heures", s'est alarmé son parti dans un communiqué. Le parti se réserve "de réagir face à toute atteinte à son intégrité physique, son emprisonnement ou son assignation à résidence". Plusieurs officiels gouvernementaux ainsi que les avocats de M. Sonko, interrogés par l'AFP sur la situation de l'intéressé et son éventuelle arrestation, n'ont pas répondu. La mobilisation des supporteurs de M. Sonko autour de lui a régulièrement donné lieu à des incidents et des troubles. En 2021, il avait été interpellé à Dakar alors qu'il se rendait en cortège à la convocation d'un juge dans une affaire de viols. Son interpellation avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avait fait au moins une douzaine de morts. Une chambre criminelle doit rendre le 1er juin un verdict très attendu contre lui dans la même affaire de viols présumés. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. En plus d'une éventuelle condamnation, il risque la perte de son éligibilité. Retranché dans le sud, il entendait faire de son retour à Dakar une démonstration de force. Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a indiqué samedi soir sur la chaîne TV5 Monde que de tels cortèges étaient légalement soumis à une demande d'autorisation préalable, absente selon lui. Il a accusé M. Sonko d'utiliser la rue pour échapper à la justice. "L'Etat du Sénégal sera ferme, on ne permettra à quiconque de troubler l'ordre public", a-t-il prévenu.