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Soudan: la France a fermé son ambassade

La France a fermé son ambassade à Khartoum "jusqu'à nouvel ordre", a annoncé lundi son ministère des Affaires étrangères, précisant que l'opération d'évacuation des ressortissants français et étrangers du Soudan était quasiment achevée.

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24 avril 2023 à 16h51 par AFP

L'ambassade n'est plus "un point de regroupement" pour ceux qui souhaitent fuir les combats dans la capitale soudanaise, a indiqué la porte-parole du ministère dans un communiqué. Le personnel diplomatique "poursuivra ses activités depuis Paris sous la responsabilité de l'ambassadrice". Explosions et tirs n'ont pas cessé de résonner à Khartoum et dans d'autres villes du pays ce weekend, mais les capitales étrangères sont parvenues à négocier des passages avec les deux belligérants: l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). La France, à l'instar d'autres pays, a monté une opération d'évacuation de plusieurs centaines de ressortissants français et d'autres nationalités depuis dimanche, organisant déjà quatre rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti. Un total de 491 personnes ont été évacuées, représentant 36 nationalités dont 12 de pays de l'Union européenne, et incluant 196 Français, a indiqué le quai d'Orsay lors d'un briefing aux médias. Trois blessés, deux Grecs et un Belge, ont été évacués ainsi que les ambassadeurs d'Allemagne et de Suisse, notamment. Sur l'hypothèse d'un Français blessé, évoquée par plusieurs médias, le Quai a refusé de "commenter des rumeurs". Le ministère a confirmé que l'opération, officiellement toujours en cours, était bientôt terminée, un cinquième et dernier vol par A400M étant prévu. "Toutes les personnes avec qui on a été en contact sont prises en compte", a-t-il précisé, relevant en revanche que les rares Français vivant au Soudan hors de Khartoum n'étaient pas accessibles. Les Français aujourd'hui à Djibouti arriveront en France dans les prochains jours. - "Dialogue sur le terrain" - Les autorités françaises ont insisté sur la complexité de l'opération, dans un contexte extrêmement tendu. "Les forces armées soudanaises sont en contrôle de l'aéroport. L'essentiel des ressortissants vivent dans les zones contrôlées par les FSR", a relevé le ministère. "Nous avons eu des contacts avec les deux parties, ne serait que pour passer d'une zone à l'autre (....). C'est passé par l'établissement de garanties politiques au plus haut niveau et des exercices de dialogue sur le terrain". A Luxembourg, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a estimé qu'il "y avait toujours des risques. Les affrontements ont baissé en intensité mais la trêve est précaire, il n'y a pas eu arrêt des combats". Le président Emmanuel Macron "a notamment pu s'entretenir avec le Général Burhane pour obtenir les assurances nécessaires pour un recours à la voie aérienne pour l'évacuation de nos ressortissants", a indiqué pour sa part l'Elysée. "Il restera en contact avec les acteurs de la région dans les prochains jours pour contribuer aux efforts de paix entrepris par la région", a ajouté la présidence française. Dans son communiqué, le Quai d'Orsay a appelé "toutes les parties à mettre fin aux combats, à permettre l'accès humanitaire, à épargner les populations civiles, et à revenir sur la voie du dialogue politique", rappelant qu'elle soutenait "pleinement le mécanisme de coordination sous l'égide de l'Union africaine, de l'IGAD, de la Ligue arabe, de l'Union européenne et des Nations unies".