Tripoli regrette les nombreuses absences à une réunion de la Ligue arabe

La cheffe de la diplomatie du gouvernement de Tripoli a déploré dimanche l'absence de nombreux pays membres à une réunion consultative de la Ligue arabe, qui s'est ouverte dimanche dans la capitale libyenne, signe des divisions régionales persistantes sur ce pays d'Afrique du Nord.

AFRICA RADIO

22 janvier 2023 à 17h36 par AFP

Inaugurant cette réunion, la ministre Najlaal-Mangouch a regretté "la position de certains Etats qui se sont absentés", faisant part de sa "déception" face à la faible participation. Seuls cinq des 22 membres de l'organisation panarabe, en l'occurrence l'Algérie, la Tunisie, la Palestine, le Soudan et les Comores, ont en effet dépêché leurs chefs de diplomatie, tandis que d'autres ont opté pour un niveau de représentation moins élevé. Le secrétaire général de l'organisation, l'Egyptien Ahmed Aboul Gheit, ainsi que l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite figurent parmi les grands absents. La Libye est "déterminée à jouer pleinement son rôle au sein de la Ligue arabe" et "refuse que les chartes fondatrices de la Ligue soient politisées", a affirmé la cheffe de la diplomatie libyenne. La Libye est en proie à une inextricable crise politique depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux basés dans l'Est et l'Ouest, une myriade de milices armées et des mercenaires disséminés dans le pays, sur fond d'ingérences étrangères. Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir: celui de Tripoli dans l'Ouest mis en place dans le cadre d'un processus de paix parrainé par l'ONU, et un exécutif rival soutenu par le camp de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est. L'Egypte et les Emirats figurent parmi les principaux soutiens du camp du maréchal Haftar, tandis que la Turquie appuie le gouvernement de Tripoli. Dimanche, la cheffe de la diplomatie libyenne a accusé à demi-mot l'Egypte d'avoir "fait pression" sur d'autres Etats membres de la Ligue afin qu'ils boycottent la rencontre. Le Premier ministre du gouvernement rival, Fathi Bachagha, a pour sa part remercié dans un tweet les pays absents, "en premier lieu l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis", et appelé les autres à revoir leur position.