Zimbabwe: la justice autorise l'exhumation de l'ex-président Robert Mugabe

La justice du Zimbabwe a autorisé vendredi l'exhumation du corps de l'ex-président Robert Mugabe pour qu'il soit de nouveau enterré dans un Panthéon à Harare deux ans après sa mort, dernier rebondissement d'une longue bataille entre les autorités et la famille sur le lieu de sépulture.

AFRICA RADIO

10 septembre 2021 à 18h21 par AFP

Un tribunal a donné "pouvoir à ceux qui en ont l'autorité d'exhumer de Kutama les restes de feu Robert Mugabe et de les enterrer à nouveau au Panthéon national des héros à Harare". Cette décision peut encore faire l'objet d'un appel. Sollicitée par l'AFP, la famille n'était pas immédiatement disponible pour commenter. Robert Mugabe, président du Zimbabwe pendant 37 ans, repose actuellement dans la cour de sa propriété, dans son village natal de Kutama (nord-ouest), à une centaine de kilomètres de la capitale. Il est mort le 6 septembre 2019, à l'âge de 95 ans, dans un hôpital de Singapour où il se faisait soigner depuis des années. Pendant les quelques jours qui avaient précédé le rapatriement de son corps et l'enterrement, le sort réservé à sa dépouille avait nourri rumeurs et controverses sur fond de bataille mémorielle. D'un côté, les autorités réclamaient qu'il repose au Panthéon de Harare, pour honorer la mémoire de l'ancien chef d'Etat. De l'autre, la famille souhaitait qu'il soit enterré dans leur village. Ses proches l'avaient finalement emporté et son cercueil avait été inhumé dans sa propriété, sous une lourde tombe en béton. Selon eux, l'ancien président avait déclaré avant sa mort refuser d'être enterré au Panthéon, parce qu'il avait été "humilié" par ceux qui l'avaient poussé à la démission. M. Mugabe avait été déposé en novembre 2017 par un coup de force de l'armée et de son parti, la Zanu-PF, qui ont installé à sa place l'actuel président Emmerson Mnangagwa. Les traitant publiquement de "traîtres", il avait nourri jusqu'à son dernier souffle une rancune tenace. En mai, la veuve de l'ancien président, Grace Mugabe, avait été condamnée par un tribunal traditionnel à donner cinq vaches et deux chèvres pour avoir enterré son mari de manière jugée inappropriée, dans la cour de la propriété.