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Burkina: une manifestation contre l'insécurité interdite à Ouagadougou

Une manifestation prévue samedi contre l'insécurité au Burkina Faso frappé par les violences jihadistes, a été interdite jeudi par la mairie de Ouagadougou, où un précédent rassemblement interdit en novembre 2021 avait donné lieu à des violences.

AFRICA RADIO

20 janvier 2022 à 15h06 par AFP

La manifestation, à l'appel du mouvement de la socité civile Sauvons le Burkina, a été interdite pour des "raisons de sécurité", indique dans un courrier le secrétaire général de la mairie de Ouagadougou, Christian Charles Rouamba. Sauvons le Burkina avait été à l'origine le 27 novembre dernier d'une précédente manifestation pour dénoncer "l'incapacité" du pouvoir à faire face aux attaques jihadistes, également interdite et qui avait fait une dizaine de blessés dans des heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Une autre manifestation est prévue samedi en soutien au Mali visé par des sanctions renforcées de la Commaunauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui n'a, pour l'instant, pas été interdite. Un dispositif sécuritaire était en train de se mettre en place jeudi à Ouagadougou avant les rassemblements de samedi, et l'accès au réseau social Facebook est restreint depuis plusieurs jours, a constaté un journaliste de l'AFP. "On vous avait informé (...) que pour des raisons de sécurité et d'autres préoccupations d'intérêt national, le gouvernement est en droit d'opérer des régulations", a, sans plus de précisions, déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga, au sujet de cette restriction d'accès à Facebook. "L'intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers", a-t-il ajouté. Avant la manifestation de novembre, l'internet mobile avait été coupé pendant plusieurs jours. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays. Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.