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Lingots dans un avion: la justice zambienne relâche cinq Egyptiens

Cinq Egyptiens arrêtés en Zambie après la saisie mi-août de plusieurs millions de dollars en liquide, d'armes et de lingots d'"or présumé", dans un avion à l'aéroport de Lusaka, ont été remis en liberté vendredi après que le parquet a abandonné ses poursuites pour espionnage.

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1er septembre 2023 à 18h21 par AFP

Les cinq Egyptiens, qui avaient affrété l'avion, avaient été arrêtés conjointement avec six Zambiens après la saisie le 14 août de la mystérieuse cargaison à bord de l'appareil, à l'aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka. Lundi, les 11 suspects, parmi lesquels un policier zambien et un militaire gradé égyptien à la retraite, avaient été inculpés pour espionnage. Mais vendredi, à la surprise générale, le parquet a abandonné les charges d'espionnage contre les cinq Egyptiens et un Zambien, sans qu'on connaisse les raisons de cette décision et le juge Davies Chimbwili, qui présidait l'audience, a ordonné leur remise en liberté. La commission de lutte contre le trafic de drogues a indiqué que deux des Egyptiens avaient ensuite été de nouveau arrêtés pour des "infractions de moindre importance" mais qu'ils avaient été remis en liberté sous caution. Les cinq autres suspects Zambiens demeurent en détention provisoire et sont toujours poursuivis pour espionnage, un crime passible de 30 ans de réclusion. "Nous savions depuis le premier jour que nous n'avions rien à nous reprocher", s'est borné à dire un des Egyptiens avant de s'engouffrer dans un véhicule à la sortie du tribunal. De nombreuses zones d'ombres subsistent dans cette affaire déclenchée par la découverte dans l'avion d'environ 5,7 millions de dollars, cinq armes à feu, des munitions et près de 130 kg de lingots d'"or présumé". On ignore en l'état si ce sont de vrais ou de faux lingots d'or. La presse d'Etat en Egypte avait immédiatement déclaré qu'il ne s'agissait pas d'un avion d'Etat mais bien d'un vol privé passé seulement en "transit au Caire". Un journaliste égyptien, qui avait publié sur un site indépendant de fact-checking un article accusant des "officiels" d'être impliqués dans le scandale, avait été arrêté dans la banlieue du Caire avant d'être relâché au bout de 48 heures.