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Bauxite en Guinée: enquête en France après une plainte visant Alpha Condé et des sociétés minières

Une enquête a été ouverte à Paris après une plainte pour corruption dans l'exploitation de la bauxite en Guinée impliquant le président Alpha Condé, plusieurs de ses proches et des sociétés minières, dont une française, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

<p>Cette enqu&ecirc;te pr&eacute;liminaire, ouverte par le parquet national financier (PNF) en septembre, fait suite &agrave; la plainte pour "corruption, trafic d'influence et blanchiment de corruption", d&eacute;pos&eacute;e en ao&ucirc;t par le Collectif pour la transition en Guin&eacute;e (CTG)."Nous avons des soup&ccedil;ons tr&egrave;s forts de corruption entre le clan au pouvoir et des miniers", dont l'Alliance mini&egrave;re responsable (AMR) et la Soci&eacute;t&eacute; mini&egrave;re de Bok&eacute; (SMB), a indiqu&eacute; &agrave; l'AFP Ibrahime Sorel Keita, porte-parole du collectif qui regroupe des opposants d'Alpha Cond&eacute;, pr&eacute;sident depuis 2010 et r&eacute;&eacute;lu en octobre pour un troisi&egrave;me mandat controvers&eacute;.L'AMR, fond&eacute;e en 2015 par deux jeunes entrepreneurs, R.G et T.L, a obtenu un permis pour exploiter la bauxite, sign&eacute; le 7 juin 2017 par le pr&eacute;sident Cond&eacute;. Une semaine plus tard, l'AMR a c&eacute;d&eacute; ce gisement &agrave; la SMB, l'un des principaux exportateurs du pays, d&eacute;tenue par un consortium franco-sino-singapourien."En peu de temps, les dirigeants de l'AMR, des inconnus dans le domaine minier, ont r&eacute;cup&eacute;r&eacute; un permis d'exploitation dans une zone importante et l'ont ensuite refil&eacute; &agrave; la SMB, moyennant une plus-value folle estim&eacute;e &agrave; 200 millions de dollars", a comment&eacute; M. Sorel Keita. L'AMR avait assur&eacute;, &agrave; l'annonce de la plainte, avoir en r&eacute;alit&eacute; conclu un contrat d'amodiation, "une pratique courante dans le secteur minier international, parfaitement conforme au Code minier guin&eacute;en". "Nous n'avons jamais fait quelque chose d'ill&eacute;gal en France ou en Guin&eacute;e", assure d&eacute;sormais l'AMR, qui compte dans son conseil d'administration notamment l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon et l'armateur Edouard Louis-Dreyfus."L'origine des accusations est un combat politique qui nous est &eacute;tranger", ajoute l'AMR, d&eacute;non&ccedil;ant des attaques "incompr&eacute;hensibles" et pr&eacute;cisant tout ignorer de l'enqu&ecirc;te.Me Pierre-Olivier Sur, qui d&eacute;fend Alpha Cond&eacute;, a critiqu&eacute; "l'instrumentalisation de la justice tant en France qu'en Guin&eacute;e" dans le cadre "d'un combat politique"."Je n'ai aucun &eacute;l&eacute;ment pour me prononcer, n'ayant pas eu acc&egrave;s &agrave; cette plainte qui proc&egrave;de d'une organisation politique et s'inscrit ouvertement dans un calendrier &eacute;lectoral", a soulign&eacute; Me Fran&ccedil;ois Zimeray, avocat du dirigeant de la SMB Fadi Wazni.Le PNF n'a pas souhait&eacute; s'exprimer. La Guin&eacute;e, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, d&eacute;tient les plus grands gisements mondiaux de bauxite, minerai utilis&eacute; pour fabriquer l'aluminium.Son extraction est consid&eacute;r&eacute;e comme polluante et destructrice de terres agricoles, selon l'ONG Human Rights Watch.</p>

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