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"Cook Off" ou le fabuleux destin d'un film zimbabwéen à l'affiche sur Netflix

"Quand je vois mon visage et l'affiche du film sur Netflix, je dois me pincer pour y croire", confie Tendaiishe Chitima, actrice principale de "Cook Off", un long métrage 100% zimbabwéen disponible lundi sur la plateforme de diffusion en ligne, après un tournage épique.

La jeune femme de 29 ans, yeux p&eacute;tillants et sourire de star, n'a toujours pas &eacute;t&eacute; pay&eacute;e pour sa prestation.&nbsp;Comme personne encore sur le tournage du film, au budget initial de seulement 8.000 dollars.
<blockquote class="twitter-tweet">
THE DATE IS OUT!! On the 1st of June <a href="https://twitter.com/CookOffZim?ref_src=twsrc%5Etfw">@CookOffZim</a> will have its worldwide release on <a href="https://twitter.com/hashtag/Netflix?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#Netflix</a> ... And you can view the film info in the app now too! Good GOD!!! Eeeeeek!!!!!�x܍�x!Èx!ÈxÇ�xÈ <a href="https://t.co/YSE2pOdPec">pic.twitter.com/YSE2pOdPec</a>
&mdash; Tendaiishe Chitima (@Tendai_Chitima) <a href="https://twitter.com/Tendai_Chitima/status/1264264367517958144?ref_src=twsrc%5Etfw">May 23, 2020</a></blockquote>

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"Ce n'&eacute;tait pas le genre de tournage o&ugrave; les acteurs ont leur caravane et du vin &agrave; gogo. Non, tout &eacute;tait minimaliste. Il fallait que la premi&egrave;re prise ou la seconde soit la bonne", se rappelle-t-elle depuis la propri&eacute;t&eacute; de ses parents, install&eacute;s &agrave; Johannesburg, en Afrique du Sud.
Car au Zimbabwe, pays d'Afrique australe emp&ecirc;tr&eacute; dans une crise &eacute;conomique sans fond depuis deux d&eacute;cennies, tourner une fiction rel&egrave;ve de la gageure et obtenir sa diffusion sur Netflix du "miracle", comme l'explique Tendaiishe Chitima &agrave; l'AFP.
Dans "Cook Off", histoire d'amour piment&eacute;e d'humour, la jeune actrice zimbabw&eacute;enne joue Anesu, une m&egrave;re de famille c&eacute;libataire, passionn&eacute;e par la cuisine mais emport&eacute;e par le tourbillon du quotidien. A son insu, son fils et sa grand-m&egrave;re l'inscrivent &agrave; une &eacute;mission de t&eacute;l&eacute;r&eacute;alit&eacute; culinaire.
Pour r&eacute;duire au maximum les co&ucirc;ts du film, "Cook Off" a &eacute;t&eacute; tourn&eacute; dans le d&eacute;cor de la version locale de Top Chef, qui &eacute;tait diffus&eacute;e sur la cha&icirc;ne publique ZBC.
"On a utilis&eacute; les costumes, le d&eacute;cor, les ustensiles de cuisine" de l'&eacute;mission qui n'&eacute;tait pas reconduite faute de budget, se rappelle le sc&eacute;nariste et r&eacute;alisateur du film, Tomas Brickhill."Sans &ccedil;a, il n'y aurait pas eu de film."
L'&eacute;quipe a d&ucirc; aussi batailler pour tout simplement avoir de quoi payer la nourriture de l'&eacute;quipe sur le plateau.&nbsp;
Compte tenu de la p&eacute;nurie d'argent liquide au Zimbabwe, "on ne pouvait retirer que 20 dollars par jour. Il fallait trouver des agents &agrave; qui acheter du cash" au march&eacute; noir, c'est &agrave; dire payer 110 dollars pour en avoir 100 en poche, se souvient Tomas Brickhill.
"Le genre de choses auxquelles on est habitu&eacute; au Zimbabwe mais qui, pour des &eacute;trangers, semble fou", rel&egrave;ve-t-il lors d'un entretien &agrave; l'AFP.

<h3>- Gaz lacrymog&egrave;nes -</h3>

Autre casse-t&ecirc;te, l'absence d'eau courante sur le lieu du tournage. L'&eacute;quipe de "Cook Off" devait aller la chercher au robinet d'un jardin et la faire bouillir pour &eacute;viter toute maladie.
Les premiers jours du tournage ont &eacute;galement &eacute;t&eacute; fortement perturb&eacute;s par de longues coupures d'&eacute;lectricit&eacute; impr&eacute;visibles, le quotidien de la population du Zimbabwe. Il a fallu louer un g&eacute;n&eacute;rateur, une d&eacute;pense impromptue pour un film &agrave; tout petit budget.
Le tournage a eu lieu en 2017, dans un contexte &eacute;conomique, mais aussi politique, tendu, quelques mois seulement avant la chute du pr&eacute;sident Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980.
L'une des actrices s'est ainsi retrouv&eacute;e pi&eacute;g&eacute;e dans une manifestation r&eacute;prim&eacute;e par les forces de s&eacute;curit&eacute; &agrave; coups de gaz lacrymog&egrave;nes.&nbsp;
"Elle a appel&eacute; pour dire qu'elle pouvait venir sur le tournage mais que ses yeux coulaient sans cesse et qu'elle n'avait pas de sc&egrave;ne de pleurs &agrave; tourner", se rappelle, en en souriant aujourd'hui, Tomas Brickhill.
L'&eacute;quipe a surmont&eacute; gal&egrave;re sur gal&egrave;re, &agrave; l'image du quotidien au Zimbabwe, mais "Cook Off" reste un film d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment optimiste.&nbsp;
"D'habitude, je jouais dans des s&eacute;ries t&eacute;l&eacute; des r&ocirc;les de domestiques, de prostitu&eacute;es, de femmes victimes de trafic en tous genres", explique Tendaiishe Chitima, qui a d&eacute;croch&eacute; avec "Cook Off" son premier r&ocirc;le dans un long m&eacute;trage.
"L&agrave;, j'ai pu jouer une femme qui prend son destin en main et va au bout de son r&ecirc;ve. Le film montre l'autre facette de notre histoire (nous, les Zimbabw&eacute;ens), nous sommes r&eacute;silients, nous avons des r&ecirc;ves."
Dans la vraie vie, Tendaiishe Chitima s'imagine maintenant actrice dans des films &agrave; gros budget. Pour l'instant, elle attend son cachet, trois ans apr&egrave;s le tournage.

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"Quand je vois mon visage et l'affiche du film sur Netflix, je dois me pincer pour y croire", confie Tendaiishe Chitima, actrice principale de "Cook Off", un long métrage 100% zimbabwéen disponible lundi sur la plateforme de diffusion en ligne, après un tournage épique.

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