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Coronavirus: jusque-là plutôt épargnée, l'Afrique tente d'éviter le pire

L'Afrique reste encore largement épargnée par l'épidémie de coronavirus qui submerge le reste de la planète mais elle redoute le pire, qu'elle s'efforce de retarder en limitant et en isolant les cas "importés" d'Asie et d'Europe.

Pr&egrave;s de 200 contaminations par le virus avaient &eacute;t&eacute; officiellement recens&eacute;es vendredi dans 14 pays d'Afrique subsaharienne, selon leurs autorit&eacute;s nationales, avec un premier mort confirm&eacute; au Soudan.
L'Afrique du Sud est avec 24 cas - tous des patients qui ont voyag&eacute; en Europe - le pays le plus touch&eacute; du continent.
Ces chiffres paraissent anecdotiques au regard des 135.000 personnes contamin&eacute;es et plus de 5.000 d&eacute;c&egrave;s d&eacute;nombr&eacute;s dans le monde depuis l'apparition du virus en Chine en d&eacute;cembre.
Mais, tr&egrave;s lentement, le nouveau coronavirus a commenc&eacute; &agrave; faire son chemin aux quatre coins de l'Afrique.Ces derni&egrave;res vingt-quatre heures, les premiers cas ont &eacute;t&eacute; signal&eacute;s au Gabon, au Ghana, en Guin&eacute;e, au Kenya, en Ethiopie et au Soudan.
Les dirigeants africains l'ont r&eacute;p&eacute;t&eacute; depuis le d&eacute;but de la pand&eacute;mie, leurs pays n'y &eacute;chapperont pas.
"Cela va se transformer en crise nationale", a lanc&eacute; d&egrave;s la semaine derni&egrave;re le chef de l'Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, pr&eacute;sident en exercice de l'Union africaine (UA).
L'&eacute;pid&eacute;mie de Covid-19 fait peser une menace inqui&eacute;tante sur le continent en raison de la vuln&eacute;rabilit&eacute; de ses syst&egrave;mes sanitaires.

- Interdictions -

"Malheureusement, la pand&eacute;mie intervient au moment o&ugrave; le syst&egrave;me de sant&eacute; du Zimbabwe est au plus bas (...) et incapable de g&eacute;rer le coronavirus", a ainsi regrett&eacute; aupr&egrave;s de l'AFP le Dr Norman Matara, de l'Association des m&eacute;decins du Zimbabwe pour les droits humains (ZDHR).
La presque totalit&eacute; des cas africains a pour l'heure &eacute;t&eacute; "import&eacute;e" d'Europe, selon le terme utilis&eacute; par l'Institut sud-africain pour les maladies contagieuses (NICD).
L'essentiel des efforts des autorit&eacute;s consiste donc &agrave; emp&ecirc;cher les contaminations locales &agrave; partir de ces patients.&nbsp;
Des conf&eacute;rences ou des &eacute;v&eacute;nements sportifs et culturels ont &eacute;t&eacute; annul&eacute;s dans plusieurs pays.Le Kenya a temporairement suspendu les rassemblements publics d'importance, comme les vols de sa compagnie nationale vers l'Italie, le principal foyer de la maladie dans le continent europ&eacute;en.
Le Soudan du Sud a interdit jusqu'&agrave; nouvel ordre tous les vols en provenance des principaux pays touch&eacute;s.Quant au Gabon, il a interdit son territoire aux voyageurs en provenance de Chine, puis de Cor&eacute;e du Sud et d'Italie.
En mati&egrave;re de pr&eacute;vention des risques, le Rwanda a mis des bassins d'eau et du savon &agrave; la disposition des usagers des transports en commun.
Les experts internationaux estiment que les pays africains ont tir&eacute; les le&ccedil;ons des r&eacute;centes &eacute;pid&eacute;mies de fi&egrave;vre h&eacute;morragique Ebola en R&eacute;publique d&eacute;mocratique du Congo et en Guin&eacute;e et sont d&eacute;sormais mieux pr&eacute;par&eacute;s face au Covid-19.
"On peut partir du principe que les syst&egrave;mes de sant&eacute;, les plateformes de coop&eacute;ration et communication et le +monitoring+ se sont d&eacute;velopp&eacute;s", a estim&eacute; Dorian Job, responsable de programmes pour M&eacute;decins sans fronti&egrave;res (MSF) aux Burkina, Niger, Nigeria et Cameroun.
- 'Endiguement primordial' -

Mais dirigeants, experts et populations restent inquiets.
Au Kenya, l'annonce vendredi de la premi&egrave;re infection a suscit&eacute; la ru&eacute;e dans les magasins de Nairobi.&nbsp;
En Afrique du Sud, les habitants de Polokwane (nord-est) ren&acirc;clent &agrave; l'id&eacute;e d'accueillir ce week-end pr&egrave;s de leur ville une centaine de compatriotes de retour de Chine, m&ecirc;me sous stricte quarantaine.
Au Nigeria et au Cameroun, deux cas de contaminations locales ont d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; r&eacute;pertori&eacute;s.
"Nous sommes au stade o&ugrave; il est primordial d'endiguer le virus", a insist&eacute; aupr&egrave;s de l'AFP Richard Friedland, patron du Netcare, le plus important r&eacute;seau de cliniques priv&eacute;es sud-africain.
"Si nous &eacute;chouons, nous aurons la m&ecirc;me situation qu'en Italie", a-t-il ajout&eacute; en redoutant la propagation du virus dans les quartiers d'habitations informelles difficiles &agrave; isoler.
&nbsp;"L'impact pourrait &ecirc;tre catastrophique" pour l'Afrique, a-t-il pr&eacute;venu.Sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan &eacute;conomique, ont d&eacute;j&agrave; mis en garde de nombreux responsables africains.
Cons&eacute;quence de la pand&eacute;mie, la chute des cours mondiaux du p&eacute;trole a contraint le Nigeria, son principal producteur africain, &agrave; r&eacute;viser son budget &agrave; la baisse.&nbsp;
"Nous allons sans aucun doute &ecirc;tre durement touch&eacute;s", a rench&eacute;ri vendredi Najib Balala, le ministre du Tourisme k&eacute;nyan.
"L'Afrique ne doit pas &ecirc;tre le nouveau foyer de la maladie", a lanc&eacute; jeudi soir le pr&eacute;sident s&eacute;n&eacute;galais Macky Sall, "nous devons rester vigilants et prendre le #coronavirus tr&egrave;s au s&eacute;rieux".
burs-pa/sd &nbsp;&nbsp;&nbsp;

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