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Depuis seize ans qu'il dirige le principal parti d'opposition d'Angola, il n'a connu que des défaites électorales.Mais à l'heure de se retirer, le chef de l'Unita Isaias Samakuva veut croire que son successeur pourrait enfin l'emporter.

"Je sais que le d&eacute;fi est immense pour les trois ans qui nous s&eacute;parent des prochaines &eacute;lections", confie M. Samakuva lors d'un entretien accord&eacute; &agrave; l'AFP avant l'ouverture mercredi de son dernier congr&egrave;s en tant que pr&eacute;sident du parti.
"Mais je vous le dis sinc&egrave;rement, j'esp&egrave;re que l'Unita prendra le pouvoir" lors des &eacute;lections g&eacute;n&eacute;rales de 2022, s'empresse-t-il d'ajouter, "c'est possible".
N&eacute;e en 1966 pendant la guerre contre le colonisateur portugais, l'Union nationale pour l'ind&eacute;pendance totale de l'Angola (Unita) s'est longtemps confondue avec son autoritaire, charismatique et tr&egrave;s controvers&eacute; fondateur Jonas Savimbi.
Soutenu par les Etats-Unis et l'Afrique du Sud de l'apartheid, le parti a pendant vingt-sept ans affront&eacute; le Mouvement populaire de lib&eacute;ration de l'Angola (MPLA) d'inspiration marxiste au pouvoir, soutenu &agrave; bout de bras par l'Union sovi&eacute;tique.
La guerre civile a fait plus de 500.000 morts.
Il a fallu attendre la mort de Jonas Savimbi lors de combats avec l'arm&eacute;e en 2002 pour que les armes se taisent enfin et que l'Unita endosse le costume de parti d'opposition.
Depuis, son successeur Isaias Samakuva, 73 ans aujourd'hui, n'a pas r&eacute;ussi &agrave; bousculer le r&egrave;gne absolu exerc&eacute; par le MPLA sur le pays depuis son ind&eacute;pendance en 1975.
"Nous avons fait beaucoup de choses.D'abord, nous avons su r&eacute;organiser et restructurer l'Unita (...).Aujourd'hui, nous sommes pr&eacute;sents partout dans le pays", se f&eacute;licite-t-il."En 2002, nous n'avions que 900.000 membres, aujourd'hui nous sommes au-del&agrave; des 3 millions."
Mais ni la terrible crise &eacute;conomique provoqu&eacute;e par la d&eacute;gringolade des prix du p&eacute;trole en 2014, ni le d&eacute;part &agrave; la retraite du tout-puissant pr&eacute;sident Jose Eduardo dos Santos en 2017 n'ont sembl&eacute; mettre en danger le r&eacute;gime.

- 'Le Jour J approche' -

Le dauphin de M. dos Santos, Joao Louren&ccedil;o, lui a succ&eacute;d&eacute; comme pr&eacute;vu lors des &eacute;lections g&eacute;n&eacute;rales de 2017, que le MPLA a largement emport&eacute;es.
Le chef de l'Unita souligne toutefois que son parti y a gagn&eacute; 8 points (remportant 26,6% des suffrages) et 19 si&egrave;ges de d&eacute;put&eacute;s (51).
"Le MPLA n'est plus le m&ecirc;me, &agrave; mon avis", estime M. Samakuva.Son influence "recule, alors que celle de l'Unita monte (...), donc je pense que le Jour J approche".
Le chef de l'opposition conc&egrave;de avoir d&ucirc; amender ses critiques sur la corruption du r&eacute;gime depuis l'arriv&eacute;e aux commandes de M. Louren&ccedil;o.A la surprise g&eacute;n&eacute;rale, celui-ci s'est attaqu&eacute; aux int&eacute;r&ecirc;ts du clan dos Santos.
La fille de l'ex-chef de l'Etat, Isabel, a &eacute;t&eacute; &eacute;cart&eacute;e de la compagnie p&eacute;troli&egrave;re nationale et un de ses fils, Jos&eacute; Filomeno, qui dirigeait le fonds souverain du pays, doit &ecirc;tre bient&ocirc;t jug&eacute; pour d&eacute;tournement de fonds publics.
"Joao Louren&ccedil;o a essay&eacute; de changer la mani&egrave;re de gouverner", reconna&icirc;t Isaias Samakuva."Il a beaucoup d'intentions mais la vie reste difficile &eacute;conomiquement&nbsp;et au niveau social (...) les auteurs de la corruption sont encore l&agrave;."
L'Unita choisira vendredi son nouveau pr&eacute;sident parmi cinq candidats, dont le chef du groupe parlementaire Adalberto Costa Junior et le vice-pr&eacute;sident Raul Danda.
Le pr&eacute;sident sortant se refuse &agrave; trancher entre eux.
"Non, &ccedil;a ne se passe comme &ccedil;a que dans la monarchie !", r&eacute;agit-il.Il consent seulement &agrave; esquisser le portrait du successeur id&eacute;al qui devrait, selon lui, "assurer la continuit&eacute;" du parti et &ecirc;tre dot&eacute; de "beaucoup d'&eacute;nergie et d'intelligence".
Isaias Samakuva assure qu'il lui confiera les cl&eacute;s du parti sans arri&egrave;re-pens&eacute;e.
"Il est temps de partir et de donner l'opportunit&eacute; &agrave; mes camarades qui ont aussi des id&eacute;es, de l'&eacute;nergie et la volont&eacute; de diriger l'Unita", conclut-il."Seize ans, c'est beaucoup, il me faut maintenant servir l'Unita d'une autre fa&ccedil;on", ajoute-t-il, sans donner de pr&eacute;cisions.

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Depuis seize ans qu'il dirige le principal parti d'opposition d'Angola, il n'a connu que des défaites électorales.Mais à l'heure de se retirer, le chef de l'Unita Isaias Samakuva veut croire que son successeur pourrait enfin l'emporter.

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