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En Centrafrique, l'ex-chef de l'Etat Bozizé candidat à la présidentielle de 2020

L'ex-président centrafricain François Bozizé a annoncé samedi sa candidature à l'élection présidentielle de décembre 2020, un scrutin à haut risque dans ce pays plongé dans une guerre civile depuis que M. Bozizé a été renversé en 2013.

Les militants du Kwa Na Kwa (KNK), le &nbsp;parti de M. Boziz&eacute;, &eacute;taient r&eacute;unis depuis vendredi en congr&egrave;s &agrave; Bangui.
"Le congr&egrave;s vient de me d&eacute;signer candidat du Kwa Na Kwa &agrave; la prochaine &eacute;lection pr&eacute;sidentielle (...) J'accepte solennellement la mission que vous me confiez", a d&eacute;clar&eacute; M. Boziz&eacute; lors d'un discours prononc&eacute; devant ses partisans et retransmis en direct sur Facebook.
Apr&egrave;s six ann&eacute;es d'exil &agrave; l'&eacute;tranger, Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; est revenu mi-d&eacute;cembre en catimini &agrave; Bangui, juste un an avant le scrutin pr&eacute;sidentiel.
"Depuis mon exil, je n'ai jamais oubli&eacute; notre ch&egrave;re patrie", a d&eacute;clar&eacute; M. Boziz&eacute; samedi, peignant "un tableau aussi sombre que traumatisant" de la Centrafrique d'aujourd'hui.&nbsp;
Le g&eacute;n&eacute;ral, qui &eacute;tait arriv&eacute; par la force &agrave; la t&ecirc;te du pays en 2003, a notamment fustig&eacute; "la mont&eacute;e des tribalismes", "la gravit&eacute; de la situation s&eacute;curitaire" et "l'absence totale d'autorit&eacute; de l'Etat".&nbsp;&nbsp;
Le pays est plong&eacute; dans une guerre civile depuis qu'il a &eacute;t&eacute; renvers&eacute; en 2013 par une coalition de mouvements rebelles, appel&eacute;e la S&eacute;leka.&nbsp;
Ce coup d'Etat avait fait basculer ce pays pauvre dans une spirale infernale de violences, marqu&eacute;e par de sanglants affrontements communautaires entre la S&eacute;l&eacute;ka et les milices antibalaka, apparues pour soutenir le pr&eacute;sident d&eacute;chu.
Cette guerre a forc&eacute; pr&egrave;s du quart des 4,7 millions d'habitants de Centrafrique &agrave; fuir leur domicile.&nbsp;

- Sanctions de l'ONU -

Apr&egrave;s une intervention de l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise, la S&eacute;l&eacute;ka a abandonn&eacute; Bangui d&eacute;but 2014.&nbsp;Depuis cette date, une mission de l'ONU (Minusca) est d&eacute;ploy&eacute;e dans le pays pour r&eacute;tablir la paix et l'autorit&eacute; de l'Etat sur le territoire.
Aujourd'hui, plus des deux tiers du pays restent aux mains de divers groupes rebelles.Cependant, les institutions politiques b&eacute;n&eacute;ficient d'une relative stabilit&eacute; depuis l'&eacute;lection en 2016 &agrave; la pr&eacute;sidence de F&eacute;lix Archange Touad&eacute;ra.&nbsp;
Pour M. Boziz&eacute; la partie est loin d'&ecirc;tre gagn&eacute;e: l'ex-chef de l'Etat est toujours sanctionn&eacute; par l'ONU pour son r&ocirc;le dans la crise centrafricaine de 2013 au cours de laquelle il est accus&eacute; d'avoir soutenu des milices antibalaka.
Fin janvier, il avait affirm&eacute; devant la presse que "rien" ne l'emp&ecirc;chait "d'&ecirc;tre candidat" et qu'il allait demander &agrave; l'ONU que son cas soit &eacute;tudi&eacute; pour mettre fin aux sanctions prises contre lui.&nbsp;
Samedi, lors de son discours, M. Boziz&eacute; s'est pr&eacute;sent&eacute; comme le candidat "de la r&eacute;conciliation nationale et de l'unit&eacute;", appelant au "rassemblement" d'autres partis derri&egrave;re sa candidature.&nbsp;
- Un duel redout&eacute; -

Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; devra tr&egrave;s probablement faire face &agrave; l'actuel pr&eacute;sident Touadera, dont la candidature au scrutin fait peu de doute.
Il n'a d'ailleurs pas h&eacute;site samedi &agrave; le critiquer, d&eacute;non&ccedil;ant une "absence de d&eacute;mocratie" du r&eacute;gime en place, "la confiscation du pouvoir par un petit groupe d'individus", ou encore "les malversations financi&egrave;res &eacute;rig&eacute;es en mode de gouvernance".
C'est aussi un scrutin &agrave; haut risque qui s'annonce, du fait de la persistance des combats entre milices &agrave; l'interieur du pays, malgr&eacute; un accord de paix sign&eacute; en f&eacute;vrier 2019 &agrave; Khartoum entre le gouvernement et 14 groupes arm&eacute;s.
Pis, "la perspective des &eacute;lections a donn&eacute; aux groupes arm&eacute;s une raison suppl&eacute;mentaire de maintenir et d'&eacute;tendre leur contr&ocirc;le sur le territoire", a averti mi-juillet un groupe d'experts de l'ONU.Leur rapport souligne notamment un r&eacute;cent afflux de combattants &eacute;trangers, principalement venus du Soudan.
Le nord-est du pays, qui partage sa fronti&egrave;re avec le Soudan, est r&eacute;guli&egrave;rement secou&eacute; par des violences entre milices.Tout comme l'ouest du pays, o&ugrave; la Minusca a r&eacute;cemment lanc&eacute; une op&eacute;ration contre un groupe arm&eacute;, les 3R, qui y &eacute;tend son influence.

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