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Fragile cessez-le-feu en Libye après des mois de combats

Un cessez-le-feu à l'initiative de la Turquie et de la Russie est entré en vigueur dimanche en Libye après plus de neuf mois de combats meurtriers aux portes de la capitale Tripoli, sur fond de craintes d'une internationalisation accrue du conflit.

L'homme fort de l'est libyen, le mar&eacute;chal Khalifa Haftar, qui tente depuis avril 2019 sans succ&egrave;s de s'emparer de Tripoli, a annonc&eacute; que ses forces respecteraient ce cessez-le-feu, peu avant son entr&eacute;e en vigueur &agrave; minuit locale.
Son rival Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale (GNA, bas&eacute; &agrave; Tripoli), reconnu par l'ONU, a annonc&eacute; ensuite une cessation des hostilit&eacute;s, tout en soulignant le "droit"de ses forces de "riposter &agrave; toute attaque".
Ces annonces ont &eacute;t&eacute; salu&eacute;es par l'Europe, les Etats-Unis, l'ONU et la Ligue arabe, qui ont appel&eacute; les deux camps &agrave; relancer le processus politique en vue d'un r&egrave;glement en Libye, pays p&eacute;trolier plong&eacute; dans le chaos depuis la chute du r&eacute;gime de Mouammar Kadhafi apr&egrave;s une r&eacute;volte populaire en 2011.
Avant l'aube et dans la journ&eacute;e, des tirs d'armes l&eacute;g&egrave;res ont &eacute;t&eacute; entendus par intermittence au sud de la capitale, mais le front est rest&eacute; globalement calme.
Sur le front d'Al-Ramla, &agrave; une trentaine de km au sud-ouest de Tripoli, des combattants proGNA scrutent les mouvements du camp adverse avec des jumelles.D'autres profitent d'un moment de r&eacute;pit et bavardent autour d'un th&eacute;.&nbsp;
Pour certains, c'est aussi le moment de nettoyer et charger les armes, ont constat&eacute; des correspondants de l'AFP qui ont entendu des tirs lointains d'armes l&eacute;g&egrave;res dans l'apr&egrave;s-midi.Des combattant proGNA ont eux affirm&eacute; avoir essuy&eacute; des tirs.&nbsp;

- Echange d'accusations -

Un porte-parole des proGNA, le colonel Mohamad Gnounou, a accus&eacute; les "milices" de Haftar d'avoir tu&eacute; un de leurs combattants &agrave; Ain Zara au sud de Tripoli."Nos forces respectent les ordres du commandement et gardent leurs positions, le doigt sur la g&acirc;chette."
A leur tour, les proHaftar ont accus&eacute; leurs rivaux de violer la tr&ecirc;ve, indiquant avoir abattu un drone arm&eacute; qui survolait leurs positions.&nbsp;
Le 8 janvier, les pr&eacute;sidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont pris l'initiative d'appeler les deux bellig&eacute;rants &agrave; cesser les hostilit&eacute;s.Moscou soutient les proHaftar et Ankara le GNA.
Dimanche, la Turquie a estim&eacute; qu'ils s'effor&ccedil;aient "de respecter" la tr&ecirc;ve, &eacute;voquant une situation "calme", avant une rencontre entre le pr&eacute;sident turc et M. Sarraj &agrave; Istanbul.
Depuis le d&eacute;but de l'offensive des pro-Haftar, plus de 280 civils ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;s, de m&ecirc;me que plus de 2.000 combattants, d'apr&egrave;s l'ONU.Pr&egrave;s de 150.000 Libyens ont d&ucirc; fuir les combats.
L'entr&eacute;e en vigueur du cessez-le-feu est intervenue apr&egrave;s un intense ballet diplomatique cette semaine, emmen&eacute; par la Turquie et la Russie, devenus des acteurs cl&eacute;s en Libye.

- "Superbe d&eacute;monstration" -

"M&ecirc;me avec des affrontements intermittents, le respect relatif du cessez-le-feu jusqu'&agrave; pr&eacute;sent est une superbe d&eacute;monstration de la nouvelle influence russe et turque en Libye", a estim&eacute; Wolfram Lacher, chercheur &agrave; l'Institut allemand de politique internationale et de s&eacute;curit&eacute; (SWP).
Dans un communiqu&eacute; conjoint, les ambassades de France, d'Allemagne, d'Italie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et la d&eacute;l&eacute;gation de l'Union europ&eacute;enne ont salu&eacute; la tr&ecirc;ve et exhort&eacute; les&nbsp;bellig&eacute;rants &agrave; saisir cette "opportunit&eacute; pour r&eacute;gler les principaux probl&egrave;mes politiques, &eacute;conomiques et de s&eacute;curit&eacute; &agrave; l&rsquo;origine du conflit".
Les deux camps rivaux semblent avoir c&eacute;d&eacute; aux pressions, face aux craintes d'une internationalisation accrue de ce conflit sur la rive sud de la M&eacute;diterran&eacute;e, notamment apr&egrave;s l'appui militaire turc au GNA et le soutien de la Russie, de l'Egypte et des Emirats arabes unis aux proHaftar.
La Turquie a &eacute;t&eacute; en outre accus&eacute;e d'avoir envoy&eacute; des combattants syriens pro-turcs combattre les pro-Haftar.Et la Russie d'avoir envoy&eacute; des centaines de mercenaires soutenir les pro-Haftar, mais M. Poutine a rejet&eacute; ces accusations.
L'Europe redoute que la Libye ne devienne une "seconde Syrie".La pacification du conflit est aussi essentielle pour r&eacute;duire la pression migratoire, le Vieux continent ayant accueilli ces derni&egrave;res ann&eacute;es des centaines de milliers de migrants venus de Libye et de Syrie.
Ces derniers jours, M. Poutine a re&ccedil;u la chanceli&egrave;re allemande Angela Merkel &agrave; Moscou et s'est entretenu au t&eacute;l&eacute;phone avec le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Giuseppe Conte.
Mme Merkel a dit esp&eacute;rer pouvoir bient&ocirc;t lancer les invitations pour une conf&eacute;rence sur la Libye &agrave; Berlin,&nbsp;sous l'&eacute;gide de l'ONU.

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