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La France et ses alliés sahéliens tiennent sommet contre les jihadistes

Les présidents de cinq pays du Sahel et de la France sont arrivés mardi à Nouakchott pour faire le point sur leur combat contre les jihadistes six mois après avoir décidé d'intensifier l'effort commun pour reconquérir le terrain perdu dans la région.

L'h&ocirc;te mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et ses homologues burkinab&egrave;, malien, nig&eacute;rien, tchadien et fran&ccedil;ais tiennent sommet six mois apr&egrave;s s'&ecirc;tre r&eacute;unis &agrave; Pau (sud-ouest de la France) sous la pression d'une s&eacute;rie de revers des arm&eacute;es de la r&eacute;gion face aux jihadistes, de la mort de 13 soldats fran&ccedil;ais et de remises en question de l'intervention fran&ccedil;aise.
Ils se retrouvent dans le contexte in&eacute;dit de la pand&eacute;mie qui a longtemps fait douter de leur pr&eacute;sence physique &agrave; cette r&eacute;union d'un jour.Malgr&eacute; les masques et la profusion de pr&eacute;cautions sanitaires, le climat est annonc&eacute; moins tendu que six mois plus t&ocirc;t.
Emmanuel Macron, &agrave; son atterrissage pour son premier d&eacute;placement hors d'Europe depuis le d&eacute;but de l'&eacute;pid&eacute;mie, a d&eacute;clar&eacute; que la France et ses alli&eacute;s avaient "durant ces six derniers mois connu de vrais succ&egrave;s dans la lutte contre le terrorisme avec la neutralisation de chefs redout&eacute;s".Il a salu&eacute; une "mont&eacute;e en gamme de l'intervention des arm&eacute;es sah&eacute;liennes".
Le sommet visera &agrave; "consolider (les) acquis", a-t-il dit, tout en affirmant la n&eacute;cessit&eacute; de "faire davantage en mati&egrave;re de retour de l'Etat", en particulier "au Mali, au Burkina, dans un contexte - on le sait - tr&egrave;s compliqu&eacute;".
Sah&eacute;liens et Fran&ccedil;ais revendiquent les lourdes pertes inflig&eacute;es aux jihadistes en 2020 et la forte baisse des leurs.
Les experts, toutefois, continuent &agrave; dresser un sombre tableau.Chacun conserve &agrave; l'esprit la pr&eacute;carit&eacute; de la &nbsp;situation et des gains r&eacute;alis&eacute;s, qui peuvent &ecirc;tre annihil&eacute;s en l'absence de progr&egrave;s sur des fronts autres que militaire, comme la reconstruction civile ou la r&eacute;conciliation.
De telles avanc&eacute;es sont jug&eacute;es indispensables pour sortir la sous-r&eacute;gion de la spirale des violences commenc&eacute;e en 2012 dans le nord du Mali.
Nouakchott est pr&eacute;sent&eacute;, c&ocirc;t&eacute; fran&ccedil;ais, comme l'occasion de pr&eacute;parer l'avenir sur la lanc&eacute;e de Pau et de poursuivre l'effort consistant &agrave; associer &agrave; la lutte le plus grand nombre de partenaires, en particulier europ&eacute;ens, par exemple au sein de Takuba, un groupement de forces sp&eacute;ciales cens&eacute;es accompagner les Maliens au combat.
Les chefs d'Etat du G5 Sahel, M. Macron, et des repr&eacute;sentants d'organisations internationales (Union africaine, Francophonie, ONU, Union europ&eacute;enne) s'entretiendront d'abord &agrave; huis clos.

- "Gouvernement complaisant" -

Motif de satisfaction pour la France, la r&eacute;union sera ensuite &eacute;largie aux chefs de gouvernement allemand, espagnol et italien, par visioconf&eacute;rence pour la plupart.
A Pau, les pr&eacute;sidents s'&eacute;taient entendus pour resserrer les rangs et de concentrer leur action contre l'organisation Etat islamique dans la "zone des trois fronti&egrave;res" (Mali, Burkina, Niger) sous un commandement conjoint de la force fran&ccedil;aise Barkhane et de la Force antijihadiste du G5 Sahel.&nbsp;
Depuis, la France a augment&eacute; les effectifs de Barkhane de 500 militaires pour les porter &agrave; 5.100.Elle et ses partenaires ont multipli&eacute; les offensives dans la zone des trois fronti&egrave;res, revendiquant la "neutralisation" de centaines de jihadistes.
Autre succ&egrave;s enregistr&eacute;: dans le nord du Mali, o&ugrave; les forces sp&eacute;ciales fran&ccedil;aises, aiguill&eacute;es par un drone am&eacute;ricain, ont tu&eacute; le chef d'Al-Qa&iuml;da au Maghreb islamique (Aqmi), l'Alg&eacute;rien Abdelmalek Droukdal.
Ces succ&egrave;s n'emp&ecirc;chent pas les groupes jihadistes d'&eacute;tendre leur emprise au Burkina, qui s'enfonce dangereusement.Au Burkina, au Mali, au Niger, les accusations d'exactions contre les civils se multiplient contre les arm&eacute;es nationales.
La communaut&eacute; internationale suit aussi avec pr&eacute;occupation les &eacute;volutions politiques.&nbsp;
Au Burkina, des zones enti&egrave;res menacent d'&ecirc;tre priv&eacute;es &agrave; la fin de l'ann&eacute;e du scrutin pr&eacute;sidentiel, qui risque donc d'&ecirc;tre contest&eacute;.On &eacute;lira aussi un nouveau pr&eacute;sident au Niger en 2020.Quant au Mali, son pr&eacute;sident est confront&eacute; &agrave; une contestation int&eacute;rieure dont l'issue inqui&egrave;te ses voisins ouest-africains et ses alli&eacute;s.
Le Conseil de s&eacute;curit&eacute; de l'ONU a renouvel&eacute; lundi pour un an la mission de plus de 13.000 Casques bleus au Mali.
Le vote a &eacute;t&eacute; l'occasion pour les Etats-Unis de dire que "la s&eacute;curit&eacute; continue &agrave; se d&eacute;t&eacute;riorer au Mali o&ugrave; les groupes terroristes &eacute;tendent leur territoire, alimentent les conflits intercommunautaires et tuent qui bon leur semble".Ils s'en sont aussi pris &agrave; un "gouvernement complaisant".

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