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"Nous sommes très surpris du niveau d'engouement du public par rapport à cette exposition" (Organisatrice)

La première édition de la Saison culturelle du Cameroun à Paris s'achève ce week-end .Elle avait démarré en avril par l'exposition « Sur la Route des chefferies du Cameroun. Du visible à l'invisible » au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris. Pour les organisateurs de ce RDV culturel pluridisciplinaire , l'événement a été un grand succès . Lilianne Nyatcha a interrogé Stéphanie Dongmo, directrice des opératrices de l'exposition qui prend fin dimanche 17 juillet.

"Nous sommes très surpris  du niveau d'engouement  du   public par rapport à cette exposition"

15 juillet 2022 à 11h47 par Lilianne Nyatcha Africa Radio

Etes-vous satisfaite du niveau d'engouement du public ?

Oui nous sommes très surpris d'ailleurs du niveau d'engouement  du   public par rapport à cette exposition, ouverte le 4 au musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris. On enregistre en moyenne mille à deux mille personnes qui visitent l'exposition tous les week-ends c'est-à dire samedi et dimanche. On a un grand engouement de la communauté camerounaise et africaine de manière générale quant à cette exposition. Nous avons eu le plaisir de recevoir des visites de personnalités françaises comme camerounaises qui n'hésitent pas à venir visiter l'exposition avec leurs collaborateurs, et on a également beaucoup de retour médiatique par rapport à cette expo que ce  soit dans la presse camerounaise, africaine ou même française. Donc on peut dire qu'on est satisfait du résultat de l'exposition jusqu'ici. C'est vraiment un moteur de cette saison culturelle camerounaise que nous organisons à Paris depuis avril et jusqu' au 17 juillet.



Qu'est-ce qui a justifié le l'organisation  de cette exposition  ?

L' exposition est née d'une rencontre avec le musée du Quai Branly et d'une volonté de coopérer avec ce grand musée. La route des chefferies existe depuis une vingtaine d'années, elle travaille à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel naturel et créatif du Cameroun . Et de cette rencontre est née l'idée de faire une exposition sur le travail qu'avait déjà abattu la route des chefferies au Cameroun et qui n'était peut-être pas assez visible ou assez
connu du milieu des professionnels du patrimoine. D'où l'idée de cette exposition de pouvoir montrer le patrimoine du Cameroun à travers le travail fait par la route des chefferies au Cameroun. Et ce faisant, nous avons voulu créer toute une saison culturelle du Cameroun à Paris autour de cette exposition. Parce qu' on s'est dit qu'étant à Paris, ça serait dommage de se limiter seulement à ce patrimoine qui est montré qui passe du visible à l'invisible ou vice-versa. Et on a donc voulu présenter également tout le talent créatif dont regorge le Cameroun et valoriser également ces talents là qui sont jeunes, dynamiques qui ont des innovations que le monde gagnerait à connaître



Y a-t-il d'autres projets prévus après l'exposition du Quai Branly ?


Pour le moment nous travaillons à organiser une exposition retour. Ce n'est pas encore confirmé mais nous souhaitons organiser une exposition retour de ces œuvres là qui vont arriver au Cameroun au mois d'août, et la plupart des œuvres vont être restituées à leurs propriétaires légitimes qui sont les communautés qui sont également les musées desquelles ces œuvres ont été prêtées. Nous souhaitons ne pas nous arrêter à cette si belle expérience, mais de pouvoir pourquoi pas l'année prochaine, organiser une autre exposition dans un autre pays, toujours avec cette idée de saison culturelle du Cameroun ailleurs, pas à Paris, mais peut-être pourquoi pas à Berlin, pourquoi pas à New-york avec toujours en porte flambeau une exposition sur les œuvres, le patrimoine culturel du Cameroun.

L'exposition sur la route des chefferies s'inscrit donc dans le cadre de la saison culturelle du Cameroun à Paris. Quelles sont les principales articulations de la seconde phase qui a commencé lundi 27 juin dernier ?

Je vais m'arrêter peut-être aux grandes phases. Nous aurons déjà entre le 5 et le 7 juillet des journées économiques du Cameroun qui vont se dérouler à la fois à l'ambassade du Cameroun à Paris .C'est une activité de réflexion sur comment est-ce que la culture de manière générale peut booster l'économie d'un pays, et ce sont des rencontres importantes entre opérateurs économiques camerounais et opérateurs économiques français autour d'une thématique qui est le Cameroun terre d'opportunité parce que l'autre but de la saison culturelle du Cameroun c'est de pouvoir tirer vers notre pays des touristes mais aussi et surtout des investisseurs.
 
Nous aurons également une nuit des chefferies qui est une activité qui nous tient très à cœur. Ce sera le 9 juillet au théâtre de la ville de Paris entre 18 heures et minuit, avec des chefs traditionnels qui seront présents, des reines des princesses en tenue traditionnelle . Au cours de cette nuit, nous aurons des danses de différentes  aires culturelles  du Cameroun qui vont être présentées au public, nous aurons également un défilé de costumes royaux, défilé qui sera porté par trois stylistes venus du Cameroun qui sont en ce moment en résidence de création au Cameroun pour produire ces costumes traditionnels qui vont être présentés au cours de cette nuit. Nous avons également un autre temps fort qui est la parade royale des civilisations .
C'est le Cameroun qui défile à Paris le 10 juillet prochain avec le coup d'envoi qui sera donné par des chefs qui  ne vont pas faire la parade, mais qui vont lancer la parade . Et nous attendons près de cinq cents bénévoles et participants à cette parade là qui va être l'occasion de montrer ou de démontrer cette puissance pas assez visible du Cameroun sur le plan culturel et  de pouvoir marquer les esprits et terminer également en quelque sorte la saison culturelle camerounaise en beauté.


Quel est l'objectif poursuivi et quel est
l' impact d' un tel événement pour le Cameroun et sa diaspora?

En organisant la saison culturelle  du Cameroun à Paris, nous voulons promouvoir la diversité et la créativité du Cameroun. Nous voulons montrer au monde cette richesse culturelle que nous avons et qui nous caractérise et qui fait notre fierté. Nous voulons également valoriser les talents camerounais. C'est pour ça que nous avons plusieurs activités qui sont portées  par des têtes d'affiche. Par exemple, nous avons eu la littérature avec une masterclass de Djaïli Amadou Amal, nous avons un certain nombre de talents qui sont mis en lumière au cours de ces activités là . Nous voulons également présenter le savoir- faire  culturel et affectif du Cameroun.  Nous aurons au théâtre de la ville de Paris entre le 8 et le 11  juillet, un village Cameroun où l'artisanat du Cameroun va être  présenté . Le but également  c'est  de pouvoir aider les artisans  à  présenter leur savoir-faire à l'international  sur une plateforme comme celle-ci et de pouvoir également avoir beaucoup plus de débouchés pour ces produits et même les jeunes talents  dont nous faisons la promotion.
 
Je vous ai parlé tout à l'heure des jeunes stylistes qui viennent à Paris pour défiler ,  c'est pour la plupart  leur  premier défilé et on leur offre une  scène internationale, une scène à travers  laquelle ils peuvent se montrer et se faire  découvrir  par le monde, le but étant que la saison  culturelle  soit pour eux une estrade sur laquelle ils vont s'appuyer pour aller conquérir le monde. Et  dans l'exposition aussi, nous avons mis en lumière un certain nombre  de jeunes artisans qui sont venus du Cameroun pour travailler au décor de l'exposition et qui du coup ont vu leur carrière lancée de ce seul fait. L'autre objectif de cette saison est de conduire de nouveaux regards sur le Cameroun. Nous voulons briser les idées reçues et transformer les imaginaires, amener les gens à regarder le Cameroun autrement  sous le prisme culturel et également promouvoir la destination Cameroun,  le but étant de conduire  vers notre pays  les touristes mais également d'activer des investisseurs.

"Nous sommes très surpris du niveau d'engouement du public par rapport à cette exposition"