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Après le meurtre d'une adolescente, Paris dit devoir "faire mieux" sur les expulsions d'immigrés irréguliers

Le gouvernement français a reconnu mercredi qu'il devait "faire mieux" sur les expulsions d'immigrés irréguliers, après avoir été mis en cause par la droite et l'extrême droite à la suite du meurtre de Lola, une adolescente de 12 ans tuée dans des conditions atroces.

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19 octobre 2022 à 19h06 par AFP

La principale suspecte du meurtre, Dahbia B., une Algérienne de 24 ans, a été inculpée lundi pour "meurtre" et "viol aggravé", et écrouée. Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant, mais faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français depuis août dernier. "Nous travaillons d'arrache-pied pour faire en sorte que les expulsions" soient "suivies d'effets", mais "nous devons évidemment faire mieux", a déclaré le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran. "Le niveau de respect des OQTF (obligation de quitter le territoire français) aujourd'hui est le niveau maximal connu du temps du quinquennat du président (Nicolas) Sarkozy" (2007-2012), a souligné M. Véran, tout en précisant que ce n'était pas "satisfaisant". "On a multiplié par quasiment vingt le nombre d'OQTF à destination de l'Algérie par rapport à l'année dernière, qui était une année assez exceptionnelle, compte tenu de la situation sur le Covid", a-t-il précisé. Mais le porte-parole a aussi invité ceux qui polémiquent au sujet de cette affaire à faire preuve de "dignité". "Le moment n'est pas venu de faire un procès politique, de la surexploitation politicienne, comme nous le voyons faire depuis quelques jours, c'est le souhait de la famille", reçue mardi par le président Emmanuel Macron, a-t-il critiqué. "Evidemment que nous souhaitons que la justice suive son cours le plus rapidement et le plus fermement possible", a ajouté M. Véran. La figure de l'extrême droite française Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), était montée au créneau mardi, en soulignant que "la suspecte de cet acte barbare n'aurait pas dû se trouver sur notre territoire" et en dénonçant un "laxisme migratoire" du gouvernement. Le sénateur de droite Bruno Retailleau avait de son côté affirmé que Lola avait "été la victime du laisser-aller migratoire". L'extrême droite organisera deux hommages distincts à la fillette jeudi à Paris: le RN avec une minute de silence devant l'Assemblée nationale, et le parti du polémiste Eric Zemmour sur une place parisienne, ce dernier appelant à la mobilisation pour "toutes les victimes de +francocides+". "Tout cela est d'une indécence crasse", a réagi le président de SOS racisme Dominique Sopo sur BFMTV. L'avocat de Dahbia B., Me Alexandre Silva, a exclu tout mobile raciste et a appelé à faire cesser les "+mésinformations+" autour de cette affaire.