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Attaque d'un train au Nigeria: au moins 31 personnes toujours otages

Au moins 31 personnes sont toujours retenues otages par des hommes armés ayant mené en mars une attaque contre un train dans le nord-ouest du Nigeria, a annoncé jeudi le président Muhammadu Buhari.

AFRICA RADIO

11 août 2022 à 19h36 par AFP

Huit personnes avaient été tuées et des dizaines enlevées le 28 mars lorsque les assaillants avaient fait exploser une bombe sur une voie ferroviaire et ouvert le feu sur le train reliant Abuja à Kaduna, une ville où sévissent des bandes criminelles. "J'ai été informé qu'au dernier décompte, il reste environ 31 personnes aux mains des kidnappeurs", a déclaré le président Buhari dans un communiqué, assurant tout faire pour libérer les derniers otages tout en écartant une offensive militaire. Après avoir rencontré leurs familles à Abuja, la capitale, M. Buhari a déclaré comprendre leurs "émotions fortes" et les appels à l'usage de la force pour libérer leurs proches. "Cette option a été considérée" mais finalement "écartée à contrecoeur", a-t-il expliqué. "Les conditions permettant de garantir un résultat positif et de minimiser les dommages collatéraux potentiels n'ont pas pu être assurées." Le président a assuré que sa "principale préoccupation" est que les otages soient libérés, "sains et saufs". Les ravisseurs réclament la libération de 16 de leurs commandants emprisonnés en échange des otages. A plusieurs reprises, ils ont menacé d'exécuter les captifs tout en libérant une vingtaine d'entre eux. Dans son communiqué, le président Buhari n'a pas précisé si le gouvernement a accédé à leurs demandes. Début juillet, les ravisseurs avaient libéré 7 otages ayant besoin de "soins médicaux urgents", selon un intermédiaire. Et d'après des sources de sécurité, 11 otages avaient été libérés en juin en échange de plusieurs enfants des ravisseurs. Plusieurs sources sécuritaires estiment que des combattants du groupe jihadiste Ansaru, affilié à Al-Qaïda, ont coopéré avec des gangs criminels lors de cette attaque. Ansaru, qui a fait scission de Boko Haram en 2012, est le seul groupe jihadiste connu installé dans le nord-ouest depuis plusieurs années. Les gangs criminels du nord-ouest agissent pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Mais les possibles alliances entre bandits et jihadistes suscitent de nombreuses inquiétudes.