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Au Zimbabwe, les juges doivent-ils encore porter la perruque ?

Au Zimbabwe, les juges doivent-ils continuer à porter la perruque? L'ancienne colonie britannique a mené une vaste consultation publique, qui doit se terminer jeudi, sur le maintien d'un usage coûteux considéré tantôt comme une tradition inspirant le respect ou une relique de l'époque coloniale.

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2 novembre 2022 à 23h51 par AFP

Indépendant depuis plus de quarante ans, le Zimbabwe où la mort de la reine Elizabeth II en septembre a suscité un sentiment mitigé, importe encore de Grande-Bretagne des perruques pour ses juges. La Commission des services judiciaires du Zimbabwe (JSC), organisme public supervisant le travail des juges dans le pays d'Afrique australe, a formé en septembre un comité ad hoc chargé de se prononcer sur "la suppression ou le maintien de la perruque" dans les tribunaux du pays. Ce comité a publié le mois dernier un formulaire en ligne interrogeant la population. Demandant aux Zimbabwéens s'ils considèrent ces perruques comme "essentielles à l'administration de la justice", le JSC invite les personnes interrogées à décrire la coiffure qu'elles aimeraient voir les officiers de justice porter. Les perruques blondes traditionnelles en crin de cheval, que d'autres anciennes colonies britanniques ont abandonnées, peuvent coûter plusieurs milliers d'euros l'une. Une dépense publique critiquée dans un pays en proie depuis des années à une grave crise économique et rongé par la pauvreté. En 2019, une commande de 64 perruques pour un coût équivalent à plus de 137.000 euros a provoqué l'indignation, notamment chez les avocats. "Cette pratique doit être abandonnée pour économiser de l'argent qui pourrait être alloué à d'autres dépenses nécessaires", a estimé dans un communiqué le groupe Zimbabwe Lawyers for Human Rights, décrivant une coutume "dépassée". "C'est juste une vieille tradition datant de l'époque coloniale", a expliqué à l'AFP Me Alec Muchadehama. "L'autorité d'un officier de justice ne découle pas de la manière dont il est habillé mais de la Constitution".