Forum Investir en Afrique 2024

Burkina: deux militaires tués après un début de ravitaillement d'une ville sous "blocus"

Deux militaires, membres d'une escorte d'un convoi de ravitaillement de la ville de Sebba, dans le nord du Burkina Faso, soumis à un "blocus" de groupes jihadistes depuis plus d'un mois, ont été tués vendredi a-t-on appris de sources sécuritaire et locales.

AFRICA RADIO

12 août 2022 à 20h21 par AFP

"Deux soldats sont tombés sur l'axe Sebba-Dori. Un autre a été blessé et pris en charge par les services sanitaires de l'armée", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire. "Ils ont été tués dans l'explosion d'un engin artisanal que leur véhicule a heurté", a indiqué une autre source sécuritaire, précisant que ces soldats "étaient en mission d'escorte d'un convoi de ravitaillement à Sebba". Cette ville, chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord du Burkina Faso, est soumis à un "blocus" de groupes jihadistes depuis plus d'un mois. Début août, des habitants avaient lancé un cri d'alarme, se disant menacés de famine, ce qu'a confirmé une ONG humanitaire. "Ce (vendredi) matin, un convoi de plusieurs camions a quitté Ouagadougou pour ravitailler la ville. Nous attendons le début des distributions pour être soulagés" a indiqué à l'AFP Mohamed Dicko, un habitant de Sebba. "Un premier ravitaillement par voie aérienne avait eu lieu la semaine dernière mais n'avait pas pu couvrir les besoins des nombreuses populations", a-t-il précisé. Quelques 30.000 personnes, dont de nombreux déplacés, vivent actuellement à Sebba. Depuis fin juillet, l'axe qui relie Sebba à Dori, le chef-lieu de la région du Sahel, a été coupé, après le dynamitage d'un pont de franchissement, par des individus armés. Des habitants avaient tenté de réhabiliter le pont, mais un nouveau sabotage l'avait complètement détruit, coupant la ville du reste du pays. Les attaques attribuées aux jihadistes sont fréquentes dans la province du Yagha dont les habitants des localités chassés par les groupes jihadistes, se sont réfugiés à Sebba. Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels, et les attaques se sont multipliées depuis le début de l'année.