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Colère des agriculteurs en France : que réclament-ils vraiment ?

Les agriculteurs français sont déterminés à se faire entendre. Ils multiplient les blocages routiers et, mercredi 31 janvier, des convois de tracteurs sont arrivés aux portes de Paris. Rémunérations, aides, dérogations… leurs revendications sont nombreuses.

Les agriculteurs français réclament de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Les agriculteurs français réclament de meilleures conditions de travail et de rémunération.

31 janvier 2024 à 18h32 par Vital LIGAN

Entre les blocages d’axes routiers et les opérations devant certaines enseignes et même devant des instances de l’État, les agriculteurs multiplient leurs actions en France depuis bientôt deux semaines. Les mesures d’aides annoncées, vendredi 26 janvier par Gabriel Attal, Premier ministre, n’ont pas suffi à calmer leur colère. Mercredi 31 janvier, plus de 100 points de blocage et 10 000 manifestants ont été recensés, d’après Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Les agriculteurs mécontents envisagent de “bloquer Paris” et le marché de Rungis, le plus grand marché de produits frais au monde. Dix-huit d’entre eux ont été interpellés pour entrave à la circulation et 15 ont été placés en garde à vue. 

Ils réclament des solutions concrètes

Les agriculteurs réclament des solutions concrètes et rapides. Parmi les points saillants de leurs revendications, c’est d’abord la question d’une rémunération plus juste qui ressort. Les disparités au sein des ménages agricoles sont fortes et ces derniers sont, d’après l’Insee, plus touchés par la pauvreté monétaire. Ils demandent le respect absolu des lois Egalim qui visent à protéger la rémunération des agriculteurs et améliorer l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. 

Autre mesure souhaitée par les différents syndicats, le maintien de la détaxation du gazole non routier, ce carburant utilisé par les engins du secteur agricole. Ils réclament aussi le paiement des indemnisations sanitaires et climatiques, ainsi qu’une aide pour les secteurs en crise que sont la viticulture et l’agriculture biologique. Les agriculteurs revendiquent également une dérogation sur les jachères (aujourd’hui, ils doivent y laisser 4% des terres cultivables), de même que des mesures sur la gestion de l’eau, notamment un meilleur accès à la ressource. Les prochaines négociations seront précieuses pour une issue de crise favorable à tous les protagonistes.