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L'Indonésie suspend la vente de sirops après un bond des décès d'enfants

Les autorités indonésiennes ont annoncé mercredi la suspension de toutes les ventes et prescriptions de sirops médicaux après la mort de près de 100 jeunes enfants d'une insuffisance rénale aigüe cette année.

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19 octobre 2022 à 11h06 par AFP

Cette suspension intervient après l'ouverture d'une enquête la semaine dernière sur une hausse inexpliquée depuis le mois d'août des cas d'insuffisance rénale aigüe par les autorités sanitaires de ce pays d'Asie du Sud-Est. Des sirops pour la toux fabriqué en Inde ont par ailleurs été récemment incriminés dans la mort de près de 70 enfants en Gambie, également pour insuffisance rénale aigüe. "Jusqu'à présent nous avons reçu des signalements de 206 cas de 20 provinces et 99 morts," a indiqué le porte-parole du ministère indonésien de la Santé Syahril Mansyur à des journalistes. "Par précaution, le ministère a demandé que les professionnels de santé ne prescrivent pas temporairement de médicaments liquides ou de sirop (...) et demandé aux pharmacies de suspendre la vente de sirops (...) jusqu'à ce que l'enquête soit terminée", a poursuivi M. Mansyur. Les cas de cette affection rare ont bondi depuis le mois d'août , a-t-il expliqué, alors qu'ils n'étaient que d'un ou deux par mois précédemment dans le pays. "Depuis la fin août 2022, le ministère et l'association des pédiatres ont reçu de plus en plus de signalements de cas d'insuffisance rénale aigüe, le bond est très marqué", a-t-il précisé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une alerte en octobre et recommandé le retrait de quatre sirops contre la toux et le rhume produits par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals et qui "pourraient avoir un lien" avec des morts enregistrées en Gambie. L'agence indonésienne de sécurité sanitaire a toutefois indiqué que les sirops importés en Gambie n'étaient pas vendus en Indonésie. La plupart des cas d'insuffisance rénale aigüe rapportés en Indonésie concernent des enfants, la plupart de moins de 5 ans, a précisé le ministère. Le bureau de l'OMS à Jakarta n'a pas répondu immédiatement aux sollicitations.