La France estime qu'un imam marocain recherché a pu fuir en Belgique
L'imam marocain Hassan Iquioussen, recherché depuis la validation mardi de son expulsion par la plus haute juridiction administrative française, a pu s'enfuir en Belgique, a estimé mercredi un représentant de l'Etat français.
31 août 2022 à 18h06 par AFP
"Le scénario privilégié est une fuite en Belgique de M. Iquioussen", a déclaré le préfet des Hauts-de-France (nord) Georges-François Leclerc lors d'une conférence de presse, qualifiant le prédicateur, mis en cause pour des propos jugés haineux, de "délinquant" dès lors "qu'il s'est soustrait à un arrêté d'expulsion". De son côté, le Maroc a suspendu le "laissez-passer consulaire" qu'il avait délivré le 1er août à l'imam Hassan Iquioussen afin de permettre son expulsion par la France vers son territoire, a appris mercredi l'AFP de source proche du dossier. Cette source proche du Maroc a expliqué cette décision par le fait qu'il "n'y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines", au lendemain de la décision du Conseil d'État ouvrant la voie à son expulsion. La décision d'expulsion est "unilatérale", a-t-on ajouté. Dans l'entourage du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, on a rappelé que la validité d'un laissez-passer était de "60 jours", soulignant qu'il serait "incompréhensible que ce document qui n'a d'autre fonction que d'officialiser la reconnaissance par le Maroc de la nationalité de M. Iquioussen soit suspendu". Né en France, Hassan Iquioussen n'avait pas opté pour la nationalité française à sa majorité, prenant la nationalité marocaine de ses parents. Âgé de 58 ans, il réside régulièrement en France. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous Français. Le Conseil d'Etat a donné mardi son feu vert à l'expulsion vers le Maroc de ce prédicateur, conformément à la demande du ministre de l'Intérieur, qui lui reproche notamment des "propos antisémites". Vivant dans le nord de la France, à Lourches, l'imam Hassan Iquioussen, 58 ans, tenait, selon les éléments recueillis par la préfecture du Nord dont l'AFP a eu connaissance, des discours "haineux" et développait "des thèses antisémites". Mardi en début de soirée, les policiers venus l'interpeller à son domicile, à Lourches, près de Valenciennes (nord) ne l'ont pas trouvé, selon une source proche du dossier. Considéré comme en fuite, il est désormais inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR). bj-zap-pa-sm/ial/oaa