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Le bureau des droits de l'homme en Ouganda ferme, faute de renouvellement d'accord par Kampala

L'ONU a annoncé vendredi la fermeture imminente de son bureau des droits de l'homme en Ouganda, après le refus de Kampala de reconduire un accord ayant permis ses activités dans ce pays africain depuis 2005.

AFRICA RADIO

4 août 2023 à 13h51 par AFP

Le bureau des Nations unies dans la capitale ougandaise fermera officiellement ses portes à partir de samedi, les antennes de Gulu et de Moroto ayant déjà fait de même ces dernières semaines, a précisé l'ONU dans un communiqué. "Je regrette que notre bureau en Ouganda doive fermer après 18 ans, au cours desquels nous avons pu travailler en étroite collaboration avec la société civile, des personnes de divers horizons en Ouganda, ainsi que nous engager auprès des institutions étatiques pour la promotion et la protection des droits de l'homme de tous les Ougandais", a déclaré le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué. Volker Türk a souligné que le bureau avait aidé à mettre la législation nationale ougandaise en conformité avec les lois et normes internationales en matière de droits humains. "Beaucoup de progrès ont été accomplis au fil des ans, mais de sérieux défis en matière de droits de l'homme subsistent (...)", a-t-il estimé. Il s'est notamment dit préoccupé par la situation des droits à l'approche des élections ougandaises de 2026, à la lumière de "l'environnement de plus en plus hostile dans lequel opèrent les défenseurs des droits humains, les acteurs de la société civile et les journalistes". Le Haut-commissaire a critiqué l'érosion de la liberté d'expression, mettant en exergue la suspension arbitraire de dizaines d'ONG il y a deux ans, ainsi qu'une loi sur le mésusage des ordinateurs. Il a également fustigé l'adoption récente d'une "loi anti-homosexualité profondément discriminatoire et nuisible". En l'absence d'un bureau de l'ONU, il a pointé l'importance cruciale de l'organe national des droits de l'homme en prévenant : "La Commission ougandaise des droits de l'homme, notre partenaire de longue date dans la protection et la promotion des droits de l'homme dans le pays, est chroniquement sous-financée et en sous-effectif, et les rapports d'ingérence politique dans son mandat sapent sa légitimité, son indépendance et son impartialité". Il a exhorté le gouvernement à fournir à la commission les ressources humaines, techniques et financières nécessaires. "Pour notre part, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies reste déterminé à travailler sur les droits de l'homme en Ouganda, conformément à mon mandat mondial", a encore déclaré le responsable.