Nouvelle application Africa Radio

Le Maroc accueille un imam expulsé de France

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi que le Maroc avait délivré un "laisser-passer consulaire, il y a 24 heures" pour "expulser manu militari" de France Hassan Iquioussen, un prédicateur réputé proche des Frères musulmans.

AFRICA RADIO

2 août 2022 à 16h36 par AFP

Répondant à une question du député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Sébastien Chenu, à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a remercié le Maroc pour la délivrance de ce laisser-passer, laissant entendre que l'expulsion se ferait vite, dès que le prédicateur, vivant dans le nord de la France, aurait été interpellé. Rappelant qu'il avait signé l'arrêté d'expulsion de M. Iquioussen, M. Darmanin a fait valoir que ce dernier était inscrit au fichier des personnes recherchées. "Nous l'avons convoqué au commissariat de police et dès que les policiers ou les gendarmes auront interpellé M. Iquioussen, il sera expulsé du territoire national sans possibilité de retour", a-t-il dit. Jeudi, le ministre avait annoncé l'expulsion de ce prédicateur très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur sa chaîne Youtube suivie par 169.000 personnes et sa page Facebook aux 42.000 abonnés. Né en France, à Denain, et vivant près de Valenciennes, Hassan Iquioussen, âgé de 57 ans, avait décidé à sa majorité, selon M. Darmanin, de ne pas choisir la nationalité française. Il est depuis de nationalité marocaine. Le ministre a rappelé les motifs de son expulsion, à savoir des propos antisémites, des thèses complotistes et contre l'égalité entre les femmes et les hommes et pour avoir qualifié de "pseudo attentats" les attentats survenus en 2015 en France. La semaine dernière, l'avocate d'Hassan Iquioussen, Me Lucie Simon, avait affirmé à l'AFP envisager un référé devant le tribunal administratif de Paris et une saisine de la Cour européenne des droits de l'homme. L'expulsion de M. Iquioussen, père de cinq enfants majeurs, n'était pas possible avant la loi contre le séparatisme promulguée en août 2021.