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Mali: deux Casques bleus égyptiens tués dans l'explosion d'une mine dans le nord

Deux Casques bleus égyptiens de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont été tués et cinq, également des Egyptiens, grièvement blessés mardi dans l'explosion d'une mine dans le nord du pays en proie à des violences jihadistes, a annoncé l'ONU.

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6 juillet 2022 à 1h21 par AFP

"Ce matin, un véhicule blindé d'un convoi logistique de la Minusma a heurté une mine sur l'axe Tessalit-Gao", a indiqué l'Organisation dans un communiqué. La mort des deux Casques bleus égyptiens est survenue à une soixantaine de kilomètres de Gao. "Une force d'intervention rapide a été envoyée sur les lieux et les blessés ont été évacués", a-t-on ajouté de même source. Dans un communiqué à New York, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont "condamné dans les termes les plus forts l'attaque" de mardi. Ils demandent au "gouvernement de transition du Mali d'enquêter rapidement sur l'attaque contre les soldats de la paix et de traduire les auteurs en justice, ainsi que de tenir le pays contributeur de troupes informé des progrès", ajoute leur communiqué. Le Conseil brandit aussi la menace de sanctions contre tous ceux qui participent directement ou indirectement aux attaques contre les Casques bleus, en rappelant qu'elles "peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international". Les engins explosifs improvisés (EEI) sont l'une des armes de prédilection des jihadistes contre la Minusma et les forces maliennes. Avec ses quelque 13.000 soldats, la Minusma --créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien-- est la mission de maintien de la paix de l'ONU ayant subi le plus de pertes humaines. Le Conseil de sécurité a prolongé le 29 juin sa mission d'un an. Au total, 177 de ses Casques bleus sont morts dans des actes hostiles, dont dix depuis janvier. Huit Casques bleus ont été blessés par une mine dans la région de Tombouctou le 23 juin. Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord. Le pays est dirigé par une junte qui s'est détournée de la France et de ses partenaires, et s'est tournée vers la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins. Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.