Mali: un Malien, employé civil de la Minusma, tué par des hommes armés à Ménaka

Un civil de nationalité malienne travaillant pour la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a été tué par des hommes armés à Ménaka, dans le nord-est du pays, a-t-on appris vendredi auprès de la Minusma.

AFRICA RADIO

1er juillet 2022 à 21h06 par AFP

Le meurtre est survenu "dans la nuit du (jeudi) 30 juin par des éléments armés non identifiés à moto" dans la ville de Ménaka, a affirmé la Minusma sur Twitter. L'employé de la Minusma a été tué alors qu'il "était en route vers l'hôpital où sa femme était hospitalisée", selon l'organisation onusienne qui dénonce "un acte lâche et barbare". La victime est "un technicien de générateur" de nationalité malienne, a affirmé un responsable de la Minusma, joint vendredi par l'AFP. La Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien et forte aujourd'hui de 13.289 militaires et 1.920 policiers, est la mission de maintien de la paix de l'ONU ayant subi le plus de pertes humaines. Au total, 175 Casques bleus sont morts dans des actes hostiles au Mali. Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé mercredi de prolonger d'un an cette mission de paix au Mali, sans soutien aérien français comme dans le passé, après un refus de Bamako. Après ce vote prolongeant la mission de paix de l'ONU, incluant une obligation d'enquêter sur des violations présumées des droits humains par les groupes jihadistes, l'armée malienne ou ses soutiens paramilitaires russes, le Mali a affirmé qu'il ne pourrait garantir la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations sans un accord préalable de Bamako. Selon des diplomates, la Minusma est entravée dans sa liberté de mouvement depuis janvier, période qui a coïncidé avec le déploiement au Mali de paramilitaires de la société privée russe Wagner. La Minusma a été ainsi dans l'incapacité jusqu'à présent de se rendre dans la localité de Moura (centre), où un massacre de plusieurs centaines de civils par des militaires maliens aidés de combattants étrangers se serait produit entre le 27 et le 31 mars, selon des ONG. Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'État militaires en août 2020 et en mai 2021. Le pays est désormais dirigé par une junte qui s'est détournée de la France et de ses partenaires, et s'est tournée vers la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste, partie du nord, avant de gagner le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins. Il est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012. Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.