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Manifestations au Tchad: l'archevêque de N'Djamena dénonce la "barbarie" de la répression

L'archevêque de N'Djamena a dénoncé "la violence meurtrière" et la "barbarie" de la répression des manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés il y a deux semaines au Tchad, dans une déclaration consultée jeudi par l'AFP.

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3 novembre 2022 à 15h36 par AFP

Le 20 octobre, des manifestations pacifiques à l'appel de l'opposition pour réclamer la fin de la transition qui venait d'être prolongée de deux ans et le retour du pouvoir aux civils par des élections ont été violemment réprimées par les forces de l'ordre. Le gouvernement a ensuite accusé l'opposition d'avoir fomenté une tentative de "coup d'Etat par une insurrection armée". Reçu en audience mercredi soir par le président Mahamat Idriss Déby Itno, avec deux autres représentants religieux, musulman et protestant, Monseigneur Djitangar Goetbe Edmond, archevêque de N'Djamena, s'est dit "choqué" par les images "insoutenables" des évènements du 20 octobre. "Pourquoi tant d'archarnement sur une manifestation pacifique et une telle violence meurtrière sur les manifestants ?", s'est-il interrogé. "L'image du Tchad s'est retrouvée ternie par la barbarie de cette répression", a-t-il ajouté. L'archevêque a demandé de "mettre fin à la chasse à l'homme dont sont victimes quelques opposants, de libérer ceux qui sont détenus et déportés (...) et de relancer un dialogue avec les partis politiques et les associations de la société civile". Selon l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), plus de 2.000 personnes ont été arrêtées et détenues pendant et après les manifestations. "Nous demandons au gouvernement de jouer pleinement son rôle de protection des citoyens (...) sans préjudices pour les innocents", a de son côté déclaré à l'AFP le premier vice-président du Conseil supérieur des affaires islamiques, Cheikh Abdadayim Abdoulaye Ousmane, qui "condamne les actes irresponsables des instigateurs". Union africaine (UA) et Union européenne (UE) ont "condamné fermement" la répression des manifestations par les forces de l'ordre et, pour la seconde, de "graves atteintes aux libertés d'expression et de manifestation". La France, allié-clé de N'Djamena, a "condamné" les "violences et l'utilisation d'armes létales contre les manifestants".