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Maroc: nouvelle grève de la faim du militant Maâti Monjib

Le journaliste et historien franco-marocain Maâti Monjib, militant des droits humains, a commencé mercredi une nouvelle grève de la faim pour protester contre son interdiction de quitter le Maroc depuis deux ans.

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12 octobre 2022 à 19h36 par AFP

M. Monjib, 61 ans, a indiqué à l'AFP qu'il avait décidé d'observer une grève de la faim pendant 48 heures après avoir été empêché par des agents de la sécurité à l'aéroport international de Rabat-Salé de prendre un avion pour l'Espagne pour participer à une manifestation culturelle. "C'est une violation flagrante de la loi", a-t-il estimé, car l'interdiction de quitter le territoire marocain "ne peut en aucun cas excéder un an". Il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir une réaction des autorités marocaines. M. Monjib est poursuivi depuis 2015 pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat", un cas qui mobilise des ONG de défense des droits humains au Maroc et au-delà. Il a été condamné en première instance le 27 janvier 2021, "in absentia", à un an de prison ferme et à une amende de 15.000 dirhams (1.400 euros). Une nouvelle audience en appel est prévue le 29 décembre. Cet intellectuel est aussi sous le coup d'une instruction judiciaire depuis 2019 pour "blanchiment de capitaux", ce qui lui a valu trois mois de détention préventive avant qu'une mesure de liberté provisoire ne lui soit accordée le 23 mars 2021, au terme de 20 jours de grève de la faim. Il est suspecté de malversations dans la gestion d'un centre qu'il avait créé pour promouvoir le journalisme d'investigation. Des accusations qu'il rejette. M. Monjib affirme que le but des poursuites vise à le sanctionner en raison de ses critiques du rôle de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST, le renseignement intérieur) dans la répression des opposants. Deux autres journalistes marocains, Soulaimane Raissouni et Omar Radi, ont été respectivement condamnés à cinq ans de prison pour "agression sexuelle" et six ans de prison ferme pour "viol" et "espionnage". Par ailleurs, le fondateur du quotidien arabophone Akhbar al Yaoum, Taoufik Bouachrine, a écopé d'une peine de 15 ans de prison pour des violences sexuelles qu'il a toujours niées.