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Appel au calme au Mozambique après les élections

Maputo (AFP) Les observateurs internationaux ont appelé au calme vendredi au Mozambique et demandé à l'opposition d'utiliser la voie légale pour contester le résultat des élections, alors que la Renamo, l'ex-guérilla, dispose toujours de combattants armés."S'il y a des contestations, nous encourageons tous les partis politiques à utiliser toutes les procédures légales pour résoudre le problème", a déclaré la chef de la mission des observateurs de la Communauté d'Afrique australe (SADC), la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.A propos des incidents violents relevés ça et là, la SADC a estimé que ce n'était "pas de nature à affecter la crédibilité globale du processus électoral", selon "globalement pacifiques, transparentes, libres, honnêtes et crédibles".Elle a appelé tous les acteurs à respecter l'esprit et les promesses de l'accord de paix signé en septembre, juste avant le scrutin, entre le pouvoir et la Renamo.Cet accord a mis provisoirement fin à deux ans de guérilla larvée qui ont fait plusieurs dizaines de morts, et permis la tenue des législatives et de la présidentielle mercredi.Mais dès le lendemain du vote, alors que les premiers résultats partiels confirmaient la victoire annoncée du Frelimo au pouvoir depuis près de 40 ans, la Renamo annonçait qu'elle rejetait par avance les résultats.La Renamo a aussi affirmé avoir gagné et dénoncé "de graves irrégularités", urnes bourrées ou votes doubles.Cette attitude de la Renamo n'est pas neuve, a minimisé Joseph Handlon, auteur d'une lettre d'information de référence sur la vie politique mozambicaine."Depuis le début, la Renamo a toujours rejeté les résultats d'élection", a-t-il dit."Je ne prévois pas de violences significatives dans un avenir proche car ils veulent continuer à négocier avec le gouvernement".Après dépouillement d'environ un quart des bureaux de vote, Filipe Nyusi, le candidat du Frelimo, était en tête avec 62% des voix.Loin cependant des 75% engrangés par son prédécesseur Armando Guebuza à la présidentielle de 2009.En perte de vitesse électorale depuis 1999, le chef de la Renamo, l'ex-guérillero Afonso Dhlakama, s'est lui refait une santé.Il était crédité d'environ 30% des voix, doublant presque son score par rapport à 2009, et le candidat du MDM, un parti de création récente, Daviz Simango obtiendrait 7,5%.Selon M. Hanlon, "beaucoup va dépendre de ce que fera M. Nyusi car on ne peut pas continuer à marginaliser un parti (la Renamo) qui a un tiers des voix.Il va devoir donner quelque chose de significatif à Dhlakama ainsi que de l'argent".Un retour aux troubles risquerait de contrarier les perspectives économiques florissantes ouvertes par les récentes découvertes d'énormes gisements gaziers off-shore au nord qui pourraient entrer en exploitation au plus tôt en 2018. Ces gisements pourraient propulser le Mozambique au quatrième rang gazier mondial."Les investisseurs surveillent le Mozambique de près, ils veulent de la stabilité et un environnement prévisible", a commenté Alex Vines, chercheur à l'institut d'études politiques Chatham House, qui considère cette élection comme la plus importante depuis 1994, la première après la fin de la guerre civile.Dhlakama, le chef de la Renamo, détient une partie des clés de la stabilité. Après deux ans passés dans le maquis pour dénoncer la main mise du Frelimo sur le pays, toujours effroyablement pauvre et dépourvu d'industries, il a refait surface en septembre et mené une campagne express qui a mobilisé des foules enthousiastes. Face aux critiques de l'opposition, le Frelimo a renvoyé au jugement des observateurs: "Les observateurs nationaux et internationaux étaient là et ont observé le processus.Ils seront en mesure de dire si ce qu'avance la Renamo est vrai ou non", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole du Frelimo, Damiao Jose.

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