La libre antenne du vendredi

Cédric Doumbè de retour sur le ring

Frontière Terrestre Ivoirienne Fermée : Le cri de détresse des transporteurs de la CEDEAO

Au Togo, la joie des détenus à la réouverture des prisons aux visites

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de suspension

L'Afrique du Sud en manque de candidats pour la vaccination Covid

Face au "tsunami" du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés

Coronavirus: des Libyens partagés entre peur et indifférence

Haytham, grand et baraqué au regard impassible, passe des heures à l'entrée du magasin pour refouler les clients sans masque, leur proposant de revenir munis de protection ou d'en acheter un sur place.

"On fait de notre mieux au risque de se faire insulter par des clients m&eacute;contents qui ne comprennent pas que c&rsquo;est dans leur int&eacute;r&ecirc;t autant que dans le n&ocirc;tre", dit-il avec un haussement d&rsquo;&eacute;paules.&nbsp;
Faire le guet toute la journ&eacute;e est une t&acirc;che ingrate pour l'employ&eacute;&nbsp;d'un grand supermarch&eacute; de l'ouest de la capitale libyenne Tripoli, l'un des plus grands foyers de contamination du pays par le Covid-19.
Mais le ton est donn&eacute; par la direction du magasin&nbsp;qui ne l&eacute;sine pas sur les moyens: gel hydro-alcoolique gratuit, tapis imbib&eacute; de d&eacute;sinfectant et m&ecirc;me un portique de d&eacute;sinfection &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e qui se d&eacute;clenche automatiquement au passage des clients.
Il est difficile de conna&icirc;tre l&rsquo;&eacute;tendue de la pand&eacute;mie en Libye, plong&eacute;e dans le chaos depuis la chute du r&eacute;gime de Mouammar Kadhafi en 2011 et qui conna&icirc;t une rapide progression des cas de Covid-19 depuis plusieurs semaines, aggravant la situation dans un pays o&ugrave; les services sont d&eacute;faillants.
Dans de telles conditions, le confinement s'est av&eacute;r&eacute; inutile.Sans &nbsp;eau ni &eacute;lectricit&eacute;, impossible de convaincre les gens &agrave; rester chez eux, explique &agrave; l&rsquo;AFP Ibrahim el-Deghayes, membre du Centre nationale de lutte contre la maladie (CDC) qui notre une indiff&eacute;rence d'une partie de la population face &agrave; la pand&eacute;mie.
Selon un dernier bilan du CDC, plus de 31.000 cas sont confirm&eacute;s, dont plus de 13.000 cas actifs et 491 d&eacute;c&egrave;s pour une population de moins de sept millions d'habitants.
"Environ 80% des cas test&eacute;s sont asymptomatiques et c'est une chance pour nous car ils doivent seulement rester confin&eacute;s jusqu'&agrave; la gu&eacute;rison compl&egrave;te", rassure&nbsp;M.el-Deghayes.
Pour&nbsp;le virologue, "les d&eacute;pistages prioritaires visent les personnes &agrave; risque comme les personnes &acirc;g&eacute;es et celles atteintes de maladies chroniques".&nbsp;
Le CDC organise des campagnes d&rsquo;information &agrave; Tripoli o&ugrave; il proc&egrave;de &agrave; des pr&eacute;l&egrave;vements en ciblant particuli&egrave;rement "les activit&eacute;s les plus expos&eacute;es comme les &eacute;piceries, les caf&eacute;s et les boulangeries", a indiqu&eacute; &agrave; l&rsquo;AFP Mohamad al-Jazoui, de la direction de la communication du CDC.

- Ennemi invisible -

Des initiatives jug&eacute;es insuffisantes par de nombreux Tripolitains qui doivent attendre plusieurs jours les r&eacute;sultats des tests, augmentant le risque d'infecter leurs proches.
A Tripoli, o&ugrave; le port du masque est obligatoire dans l'espace public et les lieux ferm&eacute;s, les contrevenants risquent de fortes amendes alors que les commer&ccedil;ants peinent &agrave; faire respecter les gestes barri&egrave;re.
Mayssoun Trabelsi et ses soeurs vivent &agrave; Tajoura (banlieue est de Tripoli) chez leurs grands-parents ayant fui leur quartier d'Ain Zara &agrave; cause des combats qui faisaient rage dans cette banlieue au sud-est de Tripoli.
La jeune femme, vendeuse dans une boutique de v&ecirc;tements, craint pour ses grands-parents "&acirc;g&eacute;s et fragiles".&nbsp;
Elle est "terroris&eacute;e" par le risque qu'elle leur fait courir en c&ocirc;toyant des clients dont certains refusent de porter un masque "comme l&rsquo;impose la direction du magasin" et qui "le prennent mal" si elle leur fait la remarque.
Attendant que son &eacute;pouse finisse ses achats, Motassem al-Mahmoudi trouve "compr&eacute;hensible" que les gens soient "indiff&eacute;rents &agrave; cet ennemi invisible".
"C'est difficile de forcer les gens &agrave; rester vigilants pendant de longs mois, surtout en Libye o&ugrave; le quotidien est assez p&eacute;nible sans le virus", dit-il.

- Sceptiques -

Au fil des mois, la r&eacute;ticence des Libyens au chamboulement de leurs habitudes s'est install&eacute;e, par manque de moyens ou par simple lassitude.
Et puis il y a les irr&eacute;ductibles sceptiques, comme Salem.&nbsp;
"Nous avons surv&eacute;cu aux bombes, aux roquettes et aux guerres, ce n'est pas un virus qui va nous tuer!", lance-t-il en sirotant un espresso achet&eacute; au caf&eacute; du coin.
Assis sur la marche de son magasin de t&eacute;l&eacute;phones portables &agrave; Gargarech, il para&icirc;t fier de n'avoir "jamais port&eacute; de masque" depuis le d&eacute;but de la pand&eacute;mie parce qu&rsquo;il ne "croit pas &agrave; cette conspiration mondiale".
En outre, les mesures de pr&eacute;vention sont co&ucirc;teuses.Le prix des gants &agrave; usage unique et d&eacute;sinfectants a quasiment doubl&eacute;, et celui des masques a &eacute;t&eacute; multipli&eacute; par dix.De quoi dissuader les plus raisonnables.

Coronavirus: des Libyens partagés entre peur et indifférence

Haytham, grand et baraqué au regard impassible, passe des heures à l'entrée du magasin pour refouler les clients sans masque, leur proposant de revenir munis de protection ou d'en acheter un sur place.

Podcast

La libre antenne du vendredi

Cédric Doumbè de retour sur le ring

A lire aussi

Frontière Terrestre Ivoirienne Fermée : Le cri de détresse des...

Au Togo, la joie des détenus à la réouverture des prisons aux visites

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de...

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de...

L'Afrique du Sud en manque de candidats pour la vaccination Covid

Face au "tsunami" du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés