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Côte d'Ivoire: l'université virtuelle contre l'engorgement de l'enseignement supérieur

Son salon est sa salle de cours.Diarra Bassirra, 20 ans, fait partie des 6.000 étudiants de l'Université virtuelle de Côte d'Ivoire (UVCI), un établissement créé en 2015 pour désengorger le système universitaire dans un pays où 43% de la population a moins de 15 ans. 

Sa m&egrave;re s'occupe &agrave; la cuisine tandis que Bassirra allume son ordinateur et se branche sur la plateforme de l'UVCI pour t&eacute;l&eacute;charger son cours.&nbsp;
"Au d&eacute;but, j'ai eu peur.Je voyais mes amies aller &agrave; l'&eacute;cole et je me disais: pourquoi moi je reste &agrave; la maison?", explique-elle.
Trois ans plus tard, elle est titulaire d'une licence en Informatique et sciences du num&eacute;rique, attaque un master et ambitionne de faire un doctorat, tout cela &agrave; l'universit&eacute; virtuelle.
"J'&eacute;tudie quand je veux, je me repose quand je veux.Je peux m'arr&ecirc;ter et reprendre...Je n'ai pas le stress d'arriver &agrave; l'heure quelque part ni de temps de transport", dit-elle.

- "Pas livr&eacute; &agrave; lui-m&ecirc;me" -

"On n'a pas de transport &agrave; payer.Il n'y pas les probl&egrave;mes de gr&egrave;ves.J'ai des amis qui sont &agrave; l&rsquo;universit&eacute; +normale+, ils ont pris du retard en raison des gr&egrave;ves", ajoute-t-elle.
Le syst&egrave;me universitaire ivoirien est secou&eacute; par de nombreuses crises.Il n'est pas rare que des cursus pr&eacute;vus en un an se prolongent sur deux ans alors que l'&eacute;chec et les abandons sont fr&eacute;quents en raison des pertubations.
"Le virtuel, c'est une bonne solution pour tout le monde.Il faut &eacute;voluer.Nous vivons dans le num&eacute;rique.On pourrait &eacute;largir &agrave; d'autres domaines: droit, fran&ccedil;ais, histoire...", conclut-elle.&nbsp;
L'UVCI dispense des cours (pour le moment uniquement dans le num&eacute;rique) gr&acirc;ce &agrave; internet qui a explos&eacute; en C&ocirc;te d'Ivoire, o&ugrave; le nombre d'abonn&eacute;s de la t&eacute;l&eacute;phonie mobile est pass&eacute; de 30 &agrave; plus de 35 millions et le nombre d'abonn&eacute;s &agrave; internet de 10 &agrave; 15 millions entre 2016 et 2018.
Les &eacute;tudiants re&ccedil;oivent des modules interactifs sur leur t&eacute;l&eacute;phone ou ordinateur et ne se rendent physiquement &agrave; l'universit&eacute; que pour les examens, une fois par semestre, le week-end.
"On con&ccedil;oit les cours en studio.Les techniciens p&eacute;dagogiques accompagnent les enseignants pour faire le montage des cours et les rendre les plus accessibles et interactifs" possible, explique Dr Yeo Kanigui, professeur de gestion de projets."Vous avez plusieurs formats, des classiques (Powerpoint, Word, PDF...) aux formats vid&eacute;os ou liens vers des sites".
Outre ces cours, les &eacute;tudiants sont rassembl&eacute;s par groupes de 25 sous l'autorit&eacute; d'un tuteur qu'ils peuvent interroger en cas de probl&egrave;me ou doute.
"Les tuteurs ont un r&ocirc;le tr&egrave;s important.L'&eacute;tudiant n'est pas isol&eacute;, pas livr&eacute; &agrave; lui-m&ecirc;me.Il est dans une communaut&eacute; virtuelle o&ugrave; les accompagnateurs savent ce qu'il fait", insiste le professeur.
"&Ccedil;a marche bien", se f&eacute;licite Elie Bouhossou, qui vient d'obtenir une licence 3 en D&eacute;veloppement d'applications."Chaque d&eacute;but de semaine nous recevons les cours.Nous bossons et chaque week-end nous avons des devoirs pour voir si nous ma&icirc;trisons.Nous sommes dans des groupes WhatsApp, Facebook...On &eacute;change entre nous".

- Le virtuel pour le secondaire?-

Mariam Kamat&eacute;, licenci&eacute;e en bases de donn&eacute;es, 23 ans, &eacute;tait r&eacute;ticente au d&eacute;but.
"J'ai failli ne pas m'inscrire m&ecirc;me!Mais ils m'ont dit qu'il y aurait des d&eacute;bouch&eacute;s et que, je pourrais m'occuper en faisant d'autres choses.Vu les difficult&eacute;s pour venir &agrave; l'Universit&eacute; j'ai vu que c'&eacute;tait une bonne option", raconte-elle.&nbsp;
Elle&nbsp;habite dans le quartier populaire de Yopougon.Il lui faudrait normalement deux heures par jour dans des transports souvent bond&eacute;s pour fr&eacute;quenter l'universit&eacute; Houphou&euml;t-Boigny d'Abidjan.
Elle assure aussi que le mode de fonctionnement rend les &eacute;tudiants plus autonomes."Quand nous avons fait des journ&eacute;es en entreprise, d'autres &eacute;tudiants disaient "+on ne peut pas faire &ccedil;a, on n'a pas fait en classe+ alors que nous (&eacute;tudiants UVCI) on fait ce qu'on nous demande.On est habitu&eacute; &agrave; travailler sans aide".&nbsp;
L'UVCI r&eacute;pond "au d&eacute;fi de la massification dans l'enseignement", estime le ministre de l'Enseignement sup&eacute;rieur Albert Mabri Toikeusse, soulignant que l'Etat n'a pas les moyens d'accueillir physiquement tous ceux qui veulent faire des &eacute;tudes sup&eacute;rieures.&nbsp;Le pays compte actuellement un peu moins de 250.000 &eacute;tudiants et ce chiffre ne va cesser de grandir&nbsp;dans les ann&eacute;es &agrave; venir.&nbsp;
"L'UVCI garantit l'inclusion dans le domaine de l'enseignement sup&eacute;rieur.Nous donnons &agrave; chacun la chance d'aller &agrave; l'&eacute;cole", ajoute le ministre.
"L'UVCI c'est une &eacute;conomie pour l'Etat mais aussi pour les m&eacute;nages", souligne le ministre qui &eacute;voque le virtuel pour l'enseignement secondaire: "La C&ocirc;te d'Ivoire pourra-t-elle mettre un coll&egrave;ge" pour chaque &eacute;l&egrave;ve, s'interroge-t-il, alors que la population africaine est appel&eacute;e &agrave; doubler d'ici &agrave; 2050.

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Son salon est sa salle de cours.Diarra Bassirra, 20 ans, fait partie des 6.000 étudiants de l'Université virtuelle de Côte d'Ivoire (UVCI), un établissement créé en 2015 pour désengorger le système universitaire dans un pays où 43% de la population a moins de 15 ans.

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