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"Nous avons fui les violences jihadistes &agrave; Arbinda (nord).&nbsp;Nous sommes expos&eacute;es.En plus de la pr&eacute;carit&eacute; de nos abris, il y a les difficult&eacute;s alimentaires et sanitaires.Ce centre nous accueille pour des soins gratuits, ce qui nous soulage beaucoup", confie la septuag&eacute;naire.
Le centre de sant&eacute; et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6 de Kaya, chef-lieu de la r&eacute;gion du centre-Nord s'est retrouv&eacute; en premi&egrave;re ligne depuis janvier 2019 dans la prise en charge sanitaire des centaines de milliers de d&eacute;plac&eacute;s internes du pays.
Le nord du Burkina Faso est la zone du pays la plus touch&eacute;e par les attaques jihadistes qui ont fait plus de 1.100 morts et plus d'un million de d&eacute;plac&eacute;s internes depuis cinq ans.
Jusque l&agrave; &eacute;pargn&eacute;e par les attaques jihadistes, la commune de Kaya en subit cependant les cons&eacute;quences.
Plus de 472.000 d&eacute;plac&eacute;s y ont trouv&eacute; refuge, dont un tiers ont &eacute;t&eacute; log&eacute;s dans des sites d'accueil au secteur 6.&nbsp;
"Nous avons en moyenne 160 consultations par jour, dont 80% concernent des d&eacute;plac&eacute;s internes vivant dans les sites ou dans des familles d'accueil", explique Issa Sawadogo, infirmier dans ce centre de sant&eacute;.
Depuis avril, le centre b&eacute;n&eacute;ficie d'un plan de soutien du Comit&eacute; international de la Croix-Rouge (CICR), qui va investir pr&egrave;s de 14 millions d'euros pour l'am&eacute;lioration des soins: consultations curatives, vaccination, accouchements, d&eacute;pistage et traitement de la malnutrition.

- "Plus humain" -

L'objectif du projet est de renforcer l'acc&egrave;s des personnes d&eacute;plac&eacute;es et r&eacute;sidentes de la ville de Kaya et des villages environnants &agrave; des soins de base de qualit&eacute;, a expliqu&eacute; le pr&eacute;sident du CICR Peter Maurer, qui a visit&eacute; le centre dimanche.
"Il est clair que les probl&egrave;mes sont &eacute;normes quant tout d'un coup une communaut&eacute; est en croissance d&eacute;mographique &agrave; facteur trois ou quatre, c'est impressionnant de voir les cons&eacute;quences ici", a soulign&eacute; M. Maurer, pointant l'impact et la pression&nbsp;des d&eacute;placements sur les offres sanitaires.
"Nous avions des difficult&eacute;s d'accueil depuis le d&eacute;but de l'affluence des personnes d&eacute;plac&eacute;es (janvier 2019) mais pr&eacute;sentement on se sent plus ou moins bien", dit Issa Sawadogo.&nbsp;
"Avec la r&eacute;habilitation de la maternit&eacute;, des latrines, de la buanderie, de la salle d'accouchement, de notre capacit&eacute; d'accueil,&nbsp;c'est un visage plus humain que l'on donne &agrave; notre centre de sant&eacute;", &eacute;num&egrave;re l'infirmier.
"Il n'y a pas de distinction dans le traitement entre les populations autochtones et nous les personnes d&eacute;plac&eacute;es", se f&eacute;licite Adjaratou Sawadogo, 43 ans, une m&egrave;re de trois enfants ayant fui les violences &agrave; Barsalogho (Nord).
"Ma fille de six ans est malade.Depuis deux jours, elle fait la fi&egrave;vre", explique Amidou Ou&eacute;draogo, p&egrave;re de famille de trois enfants, et d&eacute;plac&eacute; de Barsalogho, "elle a &eacute;t&eacute; prise en charge.On a eu des m&eacute;dicaments gratuitement" dans le centre.&nbsp;
"On salue les efforts que le centre fait pour nous venir en aide car normalement, ma fille ne doit pas b&eacute;n&eacute;ficier de la gratuit&eacute; (r&eacute;serv&eacute;e aux moins de 5 ans au Burkina, NDLR) mais vu notre situation de +d&eacute;plac&eacute;s+ nous n'avons aucune activit&eacute; ni revenu", dit-il.
Fati Sawadogo, d&eacute;plac&eacute;e de 34 ans, a&nbsp;accouch&eacute; dans ce centre de sant&eacute;: "Le b&eacute;b&eacute; va bien.C'est vraiment une chance de l'avoir &agrave; c&ocirc;t&eacute; du site de d&eacute;plac&eacute;s".

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