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"L'heure n'est pas au questionnement sur le bien-fond&eacute; ou pas de cette op&eacute;ration, l'heure est au recueillement", a tranch&eacute; mardi la ministre des Arm&eacute;es, Florence Parly, lors d'une conf&eacute;rence de presse au cours de laquelle, visage tendu, elle a rendu hommage aux "treize h&eacute;ros, morts pour la France" lundi dans la collision de deux h&eacute;licopt&egrave;res.&nbsp;
Il s'agit du bilan humain le plus lourd essuy&eacute; par les militaires fran&ccedil;ais depuis le d&eacute;but de l'op&eacute;ration Serval au Mali en 2013 pour barrer la route aux jihadistes.
Depuis 2014, l'op&eacute;ration Barkhane a pris le relais de Serval avec 4.500 hommes d&eacute;ploy&eacute;s dans la bande sah&eacute;lo-saharienne.Mais, malgr&eacute; six ans de pr&eacute;sence ininterrompue, l'horizon est de plus en plus plomb&eacute;.
Les violences jihadistes persistent dans le nord du Mali et se sont propag&eacute;es au centre du pays ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins.Depuis 2012, les hostilit&eacute;s, doubl&eacute;es de violences intercommunautaires, ont fait des milliers de morts et d&eacute;plac&eacute; des centaines de milliers de civils.
Malgr&eacute; les efforts de formation d&eacute;ploy&eacute;s par l'Union europ&eacute;enne, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et Barkhane, les arm&eacute;es nationales des pays sah&eacute;liens, parmi les plus pauvres au monde, semblent quant &agrave; elles incapables d'enrayer la progression des attaques.Ces derniers mois, l'arm&eacute;e malienne a subi de lourdes pertes.
Et sous l'effet d'une guerre qui empire, les troupes &eacute;trang&egrave;res au Sahel font face &agrave; un rejet apparemment grandissant chez une partie de la population du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
"Depuis le d&eacute;but de l'engagement fran&ccedil;ais dans la r&eacute;gion, il n'y a pas de progr&egrave;s, la situation s'est d&eacute;grad&eacute;e.Ce qui d&eacute;montre que la solution n'est pas militaire", juge Jeremy Keenan, sp&eacute;cialiste du Sahel et enseignant &agrave; la Queen Mary University de Londres.
"Peut-&ecirc;tre que cet incident va faire r&eacute;aliser aux Fran&ccedil;ais que cela ne marche pas et que la situation ressemble de plus en plus &agrave; l'Afghanistan", tranche l'expert britannique.

- "Patience strat&eacute;gique"

Dans un communiqu&eacute;, le groupe La France Insoumise (gauche radicale) &agrave; l'Assembl&eacute;e nationale a estim&eacute; mardi qu'il &eacute;tait "temps d'ouvrir une discussion s&eacute;rieuse et rationnelle pour envisager les voies de sortie d'une guerre dont le sens &eacute;chappe d&eacute;sormais &agrave; nombre de nos compatriotes et de Maliens eux-m&ecirc;mes".&nbsp;
Malgr&eacute; les tourments au Sahel, Paris affiche jusqu'ici sa d&eacute;termination &agrave; pers&eacute;v&eacute;rer.Le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron a annonc&eacute; mi-novembre qu'il serait appel&eacute; prochainement &agrave; "confirmer et conforter l'engagement" dans la r&eacute;gion, tout en estimant qu'il fallait "repr&eacute;ciser le r&ocirc;le de Barkhane".&nbsp;
"C'est un accident dramatique, la position de la France n'a pas chang&eacute;, nous combattons contre le terrorisme, avec des soldats de grande qualit&eacute;, souvent au p&eacute;ril de leurs vies", a comment&eacute; mardi le ministre fran&ccedil;ais des Affaires &eacute;trang&egrave;res Jean-Yves Le Drian.
"Quelles sont les strat&eacute;gies alternatives ? Il faut avoir de la patience strat&eacute;gique, de la pers&eacute;v&eacute;rance, c'est fondamental", soulignait d&eacute;but novembre &agrave; l'AFP le commandant de Barkhane, le g&eacute;n&eacute;ral&nbsp;Pascal Facon.
Pour aider les Fran&ccedil;ais &agrave; accompagner les Maliens au combat, des forces sp&eacute;ciales europ&eacute;ennes seront d&eacute;ploy&eacute;es au Sahel courant 2020, a r&eacute;cemment promis Florence Parly.
"Ces pertes malheureuses doivent appeler &agrave; un sursaut.Il faut que nos amis europ&eacute;ens, s'ils veulent assurer leur s&eacute;curit&eacute; dans la dur&eacute;e contre ce terrorisme, ce jihadisme, nous aident et s'engagent maintenant", "pour &eacute;viter cette catastrophe que serait la cr&eacute;ation d'un &Eacute;tat islamique en Afrique, parce que c'est ce qui nous guette, a averti mardi sur RTL le g&eacute;n&eacute;ral Jean-Paul Palom&eacute;ros, ancien chef d'&eacute;tat-major de l'arm&eacute;e de l'Air fran&ccedil;aise.
Au minist&egrave;re des Arm&eacute;es, nombreux sont ceux &agrave; admettre que la solution n'est pas dans les mains des militaires mais du c&ocirc;t&eacute; des gouvernements des pays sah&eacute;liens.
Mais "toutes les notes du minist&egrave;re comme du Quai d'Orsay (minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res, ndlr) concluent &agrave; une absence de volont&eacute; politique" des partenaires r&eacute;gionaux, soupire un haut gard&eacute; fran&ccedil;ais.&nbsp;

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